La dérive des sentiments, d’Yves Simon

Ecrire sur les femmes

Je pouvais aussi bien parler d’Heisenberg, de Madonna que de Galilée, sans transition, et si rien de tout cela ne faisait rire, je me lançais sur les femmes. Je les connaissais peu, mais inventais. D’ailleurs, avec elles, on n’a pas le choix, on ne peut qu’inventer puisqu’on n’a droit qu’à la surface. Les hommes ne sont là que pour écrire sur elles, les sculpter, les photographier. Les regarder partir un jour emplies d’un mystère dont elles se moquent, mais qui nous a bien occupés tant il fallait l’inventer pour que la vie vaille la peine de survivre.

Yves Simon est un de mes auteurs chouchous/doudous du moment. Comme j’ai trouvé lors des vacances de Pâques une série de ses ouvrages chez un libraire d’occasions, j’en ai encore quelques uns, mais j’y vais doucement parce que je sais qu’un jour, il ne m’en restera plus, et ça sera bien dommage : je réserve donc la découverte de ses œuvres à des moments particuliers, lorsque j’ai besoin de lire de belles choses poétiques sur l’amour et me convaincre que oui, il y a encore des hommes dont c’est la préoccupation essentielle.

Après Un Instant de Bonheur, Les Eternelles et Le Prochain amour, je me suis plongée dans La Dérive des sentiments, Prix Médicis 1991…

Le narrateur, après deux romans, engage un « nègre »écrivain fantôme » pour écrire le troisième. Ce roman a pour personnage principal Kaspar George Becker, dit KGB, vieil ami du narrateur et lui même écrivain, qui raconte l’histoire d’un couple, Marianne et Simon, très amoureux, mais qui vont devoir affronter la lente dérive des sentiments

L’amour et l’écriture

Je vous résume ce que j’ai compris, mais à dire vrai, je ne suis pas sûre d’être dans le juste tant j’ai eu le sentiment de me perdre dans le vertige des narrations embrassées et de la mise en abyme.

Je reste un peu perplexe et somme toute déçue, car la difficulté à suivre le fil narratif m’a gâché le plaisir de la poésie d’Yves Simon, de la beauté de ses mots sur les thèmes qui lui sont chers tout autant qu’à moi, l’amour et l’écriture : il a des paroles sur le sentiment amoureux qui ont l’art de me transporter tant elles sont tout simplement magiques.

Les mots qu’il envoie à son enfant qui n’existe pas et dont il a néanmoins la nostalgie m’ont profondément émue, ses réflexions d’écrivain qui se cherche m’ont touchée et ont fait écho en moi, mais malheureusement ces morceaux de lumière n’ont pas suffi à me faire aimer totalement ce roman.

Il est sûr que je lirai les autres, mais celui-ci m’a déçue, partiellement mais trop tout de même, du coup je vous conseille plutôt, pour découvrir cet auteur, de choisir une autre de ses œuvres. Elles sont tellement belles !

La Dérive des sentiments (lien affilié)
Yves SIMON
Grasset, 1991 (Livre de Poche, 1993)

Une réponse à « La dérive des sentiments, d’Yves Simon »

  1. Avatar de Les jours en couleurs, d’Yves Simon | Cultur'elle

    […] du tout ce qui s’est passé. J’avais d’ailleurs ressenti le même malaise avec La Dérive des sentiments,  dans lequel je n’avais pas retrouvé ce qui me charme et me transporte chez […]

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Portrait plan américain d'une femme châtain ; ses bras sont appuyés sur une table et sa maingauche est près de son visage ; une bibliothèque dans le fond

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