Des saints et des meurtriers me tirent par la manche. La maison est pleine de ces gens qui ont le prestige de ne pas exister, n’étant que des livres. Une semaine après ta mort je les ai mis dans des cartons, expulsés. Au bout de six mois ils sont revenus, poètes, mystiques, idiots en tous genres. Au fond tu me sauvais d’eux quand tu m’invitais à une promenade dans la forêt de Saint-Sernin où nous attendaient le trésor fermé des noisettes et les proverbes de la lumière — la bibliothèque tournante de l’éternel. Lire est une passion lente. S’émerveiller d’un rire gravé dans l’air va plus vite à l’essentiel.
Petit à petit, Christian Bobin se taille une place dans mon univers littéraire. Pourtant, ce n’est pas sans une appréhension que j’ouvre ses recueils : après une déception, j’ai toujours cette petite peur de ne pas aimer autant que je voudrais, de ne pas être touchée comme je l’ai été la première fois. Et je n’aime pas, ne pas aimer.
Alors, Noireclaire, j’ai un peu tourné autour, intriguée par ce titre oxymorique, par ses dimensions peu communes aussi. Je l’ai feuilleté. Je suis allée dans un autre rayon. Je suis revenue vers lui, et j’ai suivi mon intuition.
Noireclaire est un « livre hanté », habité par la présence de celle que le poète a aimée et qui lui a été ravie par la mort, il y a de cela de nombreuses années.
La mort, le deuil sont des sujets privilégiés de la poésie, et ici, après des années, elle rétablit l’impossible dialogue entre le vivant et l’Absente, impossible dialogue qui pourtant se tient, car la magie de la littérature est de parvenir à établir des ponts entre l’ici et l’autre côté de la vie : l’oiseau, animal psychopompe, est présent partout et transporte les mots.
Pourtant, malgré cette mort omniprésente, ce n’est pas un livre triste, même s’il est émouvant : c’est un livre d’amour et de lumière, habité par la fulgurance et la pureté des images, qui étonnent et atteignent le cœur par leur originalité et leur justesse, par les synesthésie ravageuses, par le travail d’orfèvre opéré sur la langue.
Alchimiste, le poète transforme les larmes en or !
Un recueil touchant et lumineux, profond, qui émerveillera les amoureux de Christian Bobin et convertira à coup sûr ceux qui auraient encore à le découvrir !
Noireclaire (lien affilié)
Christian BOBIN
Gallimard, 2015
Tiens, tu as enlevé le tas de … qui se trouvait en haut à droite : la barre est nettement, nettement plus seyante 🙂
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Quelle barre ?
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Et comme je ne clique jamais, elle reste…
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Ah oui mais ça, c’est la loi, tu as dû cliquer par inadvertance pour l’enlever car sinon elle ne disparaît pas…
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Je suis un peu perdue… Est-ce un recueil de nouvelles ou un recueil de poésies?
En tout cas c’est tentant. Tu en parles merveilleusement!
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C’est de la poésie, ça ne « raconte » pas…
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Décidément un auteur que je dois découvrir 🙂
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ouiiii !
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Vous parlez joliment du livre ! Merci pour la découverte !!!
Grâce Minlibé
Auteur de Chimères de verre
http://goo.gl/393hnI
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Vous parlez joliment du livre ! Merci pour la découverte.
Grâce Minlibé
Auteur de Chimères de verre
http://goo.gl/393hnI
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je suis un peu comme toi face à Bobin, indécise et parfois intimidée… ça fait longtemps que je ne l’ai plus lu!
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Celui-ci est très beau !
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J’ai décidé de tenter cet auteur mais avec » la plus que vive ». Par contre tu le classes en poésie…ça me freine du coup !
Petit aparté , mais 11€ pour un texte qui doit représenter 10 ou 15 pages A4, je trouve que c’est de l’arnaque…
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C’est pas faux…
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Je l’ai lu aussi mais je n’en parlerais pas. Il y des passages superbes et d’autres vraiment au ras des pâquerettes je trouve. Pourtant j’adore Bobin !
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Au ras des pâquerettes ? Tiens, je n’ai pas trouvé…
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La Plus que vive est sur mes étagères….
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Je ne l’ai pas lu celui-là…
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La plus que vive est une merveille, écrit après la mort de sa femme… Il m’a retournée… Et j’aime tellement Bobin que je n’ai jamais réussi à en parler… Pourtant j’ai lu, et aimé, celui là…
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Et ben alors ? Il faut dire ton amour !
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