Embrasser l’inconnu, d’Aurélie Delahaye : happyculture

Nous aurions pu nous résigner. Nous dire qu’il fallait apprendre à vivre raisonnablement, suivre la cadence. Mais nous ne l’avons pas fait. « Nous », c’est toutes celles qui vivent à l’intérieur de moi : la rêveuse, la douce, la sensible, la petite fille, la cartésienne, l’aventurière, la rebelle, l’impatiente, la poète, l’énervée, l’écrivaine, l’angoissée, l’artiste, la triste, la féminine, la masculine aussi. On nous a souvent dit, à toutes : « On ne vit pas dans un monde idéal, Aurélie, un jour il faudrait que tu le comprennes ! »
Je l’ai compris très vite, en réalité.
Cela n’a fait qu’accentuer mon envie de vivre mes rêves pour rendre ce monde plus beau, pour moi et pour les autres. Mais aussi honorer ce qu’il a déjà de beau, parce que si on ouvre grand les yeux, on voit mille merveilles s’animer, où que l’on soit. 

Ce livre est arrivé dans ma boîte aux lettres à la fois par surprise et pile au bon moment, alors que je me pose beaucoup de questions : j’habite poétiquement le monde, c’est comme ça que je me définis, et j’ai de plus en plus de mal à composer avec le réel. Je cherche à mettre du sens dans ce que je fais, notamment d’un point de vue professionnel. Et c’est exactement le questionnement d’Aurélie.

Embrasser l’inconnu, c’est l’histoire d’une jeune femme qui veut rendre le monde plus beau et les gens plus heureux. Mais ce n’est pas un métier, ça : alors, elle essaie de se conformer à ce que la société attend, elle fait des études, trouve un travail, essaie différentes sortes d’entreprises, mais ça ne va pas, elle n’est pas dans son axe, pas alignée avec ce qu’elle doit faire, sa mission de vie. Et un jour elle quitte tout, pour se lancer dans l’aventure Ordinary Happy People

Si le but d’Aurélie est d’apporter de la joie, elle a réussi au moins avec moi, parce que ce récit, dévoré d’une traite, m’a littéralement enchantée. J’ai d’abord aimé ses questionnements, qui ont particulièrement résonné en moi : ce cheminement pour trouver ce que l’on doit faire, ce qui a du sens pour nous, ce qui nous permet d’être dans notre axe (et qui, parfois, bouge), ce travail qui nous convient, et qu’il faut parfois inventer.

Faire des petits pas, sans savoir quel sera le suivant et encore moins où cela va nous mener. Si je ne suis pas prête à me lâcher dans le vide comme ça (et puis, clairement, le minimalisme et la vie itinérante dans un camion, ce n’est pas mon axe à moi), j’ai besoin d’un filet de sécurité, le fait est que j’ai senti vibrer beaucoup de choses, et que ce récit a fait germer quelques idées (ou, en tout cas, a semé des petites graines).

Quant au projet lui-même, j’ai trouvé qu’il y avait quelque chose de très poétique et artistique qui m’a rappelé certains projets de Sophie Calle. Et l’ensemble constitue une vraie réflexion, à la fois intuitive et expérimentale sur la joie et le bonheur.

Un récit plein de jolies choses, de beaux moments, de formidables rencontres : une belle aventure qui redonne foi en l’humanité !

Embrasser l’inconnu (lien affilié)
Aurélie DELAHAYE
Anne Carrière, 2019

8 réponses à « Embrasser l’inconnu, d’Aurélie Delahaye : happyculture »

  1. Avatar de Amandine Au Fil des Plumes

    Merci pour cette jolie découverte!

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  2. Avatar de Un homme à sa fenêtre, de David Thomas : les choses de la vie – Cultur'elle

    […] lecture, ou plutôt j’ai du mal avec la fiction : je lis beaucoup d’essais, je lis des récits, mais déjà les nouvelles, j’ai beaucoup de mal, et alors les romans, n’en parlons […]

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  3. Avatar de coupsdecoeurgeraldine

    Ah bien tentée par ce livre qui devrait avoir pas mal d’échos en moi !

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  4. Avatar de lorouge

    Tentée moi aussi, je note ^_^

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  5. […] Embrasser l’inconnu chez l’Irrégulière, […]

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  6. Avatar de Donne-moi la main Menino, d’Aurélie Delahaye : Sauver Lisbonne – Cultur'elle

    […] le premier roman d’Aurélie Delahaye, qui m’avait beaucoup touchée avec son récit Embrasser l’inconnu. Lisbonne c’est, de tous mes voyages, celui que j’ai préféré, pour de nombreuses […]

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  7. Avatar de Tu veux vraiment t’installer à la campagne ? D’Aurélie Delahaye : le bonheur dans le pré – Cultur'elle

    […] depuis le confinement. C’est ce qu’a fait Aurélie : après avoir quitté Paris pour un tour de France en camionnette, elle s’est installée dans un petit village dans une campagne de France que je connais bien […]

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  8. Avatar de Tu veux vraiment t’installer à la campagne ? D’Aurélie Delahaye : le bonheur dans le pré – Caroline Doudet

    […] le confinement. C’est ce qu’a fait Aurélie Delahaye : après avoir quitté Paris pour un tour de France en camionnette, elle s’est installée dans un petit village dans une campagne de France que je connais bien […]

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