L’odeur des êtres aimés
C’est bizarre, tout change, tout bouge. Le corps, l’esprit. On passe du 38 au 40. De la myopie à la presbytie, du cheveux noir, blond, roux au cheveu teint, de la certitude au doute, du McDo au bio, de l’appartement trop petit à l’appartement trop grand. Mais il y a une chose qui subsiste et contre laquelle on ne peut rien.
L’odeur des gens.
L’odeur de Guillaume était la même qu’avant.
Profitant du voisinage immédiat du cerveau, le nerf olfactif de Pauline avait conservé dans ses archives personnelles l’empreinte de ce message biochimique essentiel et puissant : l’odeur de Guillaume.
Vous pensez bien qu’un roman contenant deux fois le verbe aimer rien que dans son titre, je ne pouvais pas le laisser passer, d’autant que ce titre m’évoque une problématique insoluble : la possibilité de cesser d’aimer lorsqu’on a aimé vraiment.
Lorsque Guillaume ressurgit dans sa vie, Pauline rajeunit de dix ans. Littéralement. D’ailleurs, sa gynéco n’en revient pas : alors qu’elle amorçait sa descente sur la pente glissante de la ménopause, son corps retrouve une seconde jeunesse.
Mais ce bonheur retrouvé avec celui qu’elle n’a finalement jamais cessé d’aimer, elle doit le garder pour elle, car en aucun cas Guillaume ne souhaite renouer également avec la « petite bande » que fréquente toujours Pauline…
L’amour ne meurt jamais
Ce roman est construit sur une double temporalité : le présent, où Guillaume et Pauline tentent tant bien que mal de reconstruire leur couple, et le passé, par petites touches non chronologiques, comme un puzzle à reconstituer pour comprendre comment ils en sont arrivés là.
Et j’ai vraiment beaucoup aimé, cette histoire d’amour qui recommence, la question du temps qui passe, de la maturité, de l’amitié, les secrets qu’on croyait enfouis et qui finissent toujours par refaire surface. Ce qui change lorsqu’on avance dans la vie, et ce qui ne change pas.
De fait, je me suis vraiment sentie très proche des personnages et des problématiques de leur existence, malgré la différence d’âge (ils ont la cinquantaine, j’en ai un tout petit peu plus de trente) : comme quoi certaines choses, certains ressentis restent identiques malgré les années.
Certains passages en particulier m’ont beaucoup touchée et ont fait admirablement écho en moi, comme la citation que j’ai mise en exergue, tant il est vrai que les odeurs sont vraiment quelque chose qu’on n’oublie pas, l’odorat est pour moi le sens le plus propice à la mémoire involontaire.
Bref, j’ai adoré ce roman, positif, optimiste, pétillant et drôle ! Pour un premier roman, c’est une belle réussite et on attend avec impatience les suivants !
En finit-on jamais d’aimer ceux qu’on aime (lien affilié)
Martine MORICONI
Robert Laffont, 2011









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