My Fair Lady, de George Cukor

 I’ll take it. I’ll make a duchess of this draggle-tailed guttersnipe

Quoi de mieux qu’une bonne comédie musicale pour entrer dans cette période de Noël ?

A Londres, au début du XXème siècle, au cours d’une averse, Eliza Doolittle, une pauvre fleuriste de rue, subit les railleries du professeur Higgins, qui se moque de son accent cockney.

Mais le lendemain, elle se rend chez lui et demande au prétentieux professeur des leçons de phonétique afin de parler comme une « lady dans une boutique de fleurs » et de pouvoir s’élever un peu dans l’échelle sociale. Le colonel Pickering, ami et collègue du professeur, propose un pari à ce dernier : transformer suffisamment Eliza pour la faire passer pour une grande dame raffinée lors d’une réception à l’ambassade de Transylvanie, quelques mois plus tard.

Higgins relève le défi et installe la jeune fille chez lui…

Ce film, adapté d’une comédie musicale elle-même adaptée de la pièce Pygmalion de George Bernard Shaw, est un véritable petit bijou, fondée sur une idée assez intéressante : la langue et la manière de l’utiliser, discriminantes, montrent à quelle classe sociale on appartient.

Eliza, de basse extraction, massacre la langue de Shakespeare tout comme Ribéry peut massacrer celle de Molière aujourd’hui. Higgins, lui, est un puriste doté d’une oreille absolue qui lui permet de deviner exactement d’où chacun vient rien qu’en l’entendant dire trois mots.

Et la confrontation entre les deux est tout à fait jubilatoire : Eliza pleine de verve et de caractère d’un côté, Higgins, tyrannique et misogyne de l’autre (« I prefer a new edition of the Spanish Inquisition / than to ever let a woman in my life« ), c’est la lutte des classes et la guerre des sexes en même temps, pour notre plus grand plaisir.

Higgins se veut Pygmalion, il joue à la poupée et façonne la jeune femme à sa guise, mais il apprend aussi, l’irréductibilité homme/femme (« Why a woman can’t be more like men ? »), et l’amour…

Car oui, c’est une histoire d’amour, entre un vieux garçon imbuvable et une jeune gouailleuse assez insupportable qui devient papillon, quelque chose entre Cendrillon et Pretty Woman qui pétille d’énergie. Certaines scènes sont anthologiques : les courses à Ascot connues pour les chapeaux improbables de celles qui y assistent, le bal à l’ambassade avec une Hepburn en robe Cecil Beaton qui serait plus que parfaite pour moi (oui !).

Esthétiquement, la facture du film reste très théâtrale, très Broadwaydans les décors et les chorégraphies, on a l’impression d’être dans une maison de poupée, et cela contribue au charme fou de ce film.

Bref, un très joli moment qui fait passer en douceur le dimanche soir…

My Fair Lady
George CUKOR
Etats-Unis, 1964

13 réponses à « My Fair Lady, de George Cukor »

  1. Avatar de sissidebeauregard

    Très jolie comédie romantique en effet. En revanche je regretterai éternellement la dernière phrase : ‘Eliza? Where the devil are my slippers?’ , aussi inconséquent cela soit-il, ça m’a toujours beaucoup agacée 😉

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    1. Avatar de L'Irreguliere

      Moi je la trouve bien dans le ton…

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  2. Avatar de les Livres de George

    J’adore ce film !!!!!!

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    1. Avatar de L'Irreguliere
  3. Avatar de lorouge

    Moi aussi j’adore !!! Mon mari me l’a offert et je n’ai même pas encore pris le temps de le revoir… (il faut dire que mon homme ne l’aime pas et que chaque fois que je le propose c’est caduc… Je finirais par le regarder toute seule une après midi, na ;0)

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  4. Avatar de Dorothée

    Toujours pas vu, mais j’y travaille !
    Pour moi, j’associe Noël à Singing in the Rain 🙂

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  5. Avatar de geraldinecoupsdecoeur
    geraldinecoupsdecoeur

    C’est marrant, une amie m’en a parlé hier, elle va la voir à Paris la semaine prochaine.

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  6. […] donne très envie de partir à Virgin River. L’irrégulière qui me donne une folle envie de revoir My Fair Lady. Cuneipage qui m’a tout à fait convaincu qu’il est impératif, oui parfaitement, […]

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  7. Avatar de Whatever works, de Woody Allen | Cultur'elle

    […] pleinement, librement, sans s’occuper des interdits religieux. Cela a un petit côté Pygmalion, mais cela n’est pas non plus sans rappeler Voltaire : Candide, dont la morale est de […]

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  8. Avatar de Whatever works, de Woody Allen – Caroline Doudet

    […] a un petit côté Pygmalion, mais cela n’est pas non plus sans rappeler Voltaire : Candide, dont la morale est de […]

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