La sexualité est la force la plus impérieuse que portent les êtres humains.
Joe poursuit le récit de sa vie, et passe de l’adolescence à sa vie d’adulte.
Avec ce second volet, il me semble que le film gagne en puissance, et pas seulement parce qu’avec le passage à la vie adulte Charlotte Gainsbourg n’est plus seulement présente dans le récit cadre, mais aussi dans les chapitres racontés.
Très symbolique et onirique, le film acquiert une dimension presque sacrée, et s’ouvre sur une expérience d’orgasme spontané qui devient une transfiguration mystique blasphématoire, où Joe a une vision de Messaline et de la Grande Prostituée de Babylone sur fond de Wagner.
Car l’un des enjeux est bien là : pointer l’oppression religieuse qui règne sur les femmes et sur la sexualité, et le dolorisme sombre de l’Eglise occidentale opposé à la lumière orthodoxe.
Tout l’intérêt du film réside dans le va-et-vient entre ce que raconte Joe et les interprétations de Seligman qui, asexuel, se pose en juge impartial qui n’a qu’une connaissance littéraire de la sexualité.
Lars von Trier montre le sexe, mais il l’analyse aussi, et la dimension pornographique se double d’une dimension esthétique et analytique. Ou, plutôt, la dimension pornographique est purement formelle : cela va très loin dans la violence et la crudité, plus encore que dans le volume 1, mais ce n’est jamais gratuit.
Si le réalisateur reprend les codes de la pornographie, c’est pour les pousser jusqu’à leurs extrêmes limites, et nous proposer une fine analyse des pulsions sexuelles, y compris les plus obscures et les plus tabou.
Pour moi c’est un grand film, dont on peut regretter qu’il ait été castré par ce montage en deux volumes (que ne cautionne pas Lars von Trier). A réserver néanmoins à un public averti : ce second volume est interdit aux moins de 18 ans et peut heurter les âmes sensibles.
Nymphomaniac II
Lars von TRIER
2014









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