Ce n’est peut-être pas un hasard si c’est en Crète, qui a donné naissance à tant de tragédies, que ma mère a décidé de vivre.
Une plage crétoise. Une petite cantine pour touristes qui, après des début difficiles, jouit d’un certain succès. Un mari beau à se damner, fier et aimant. Cela ressemble au bonheur, pour Samira. Mais, telles les Erinyes, le poids du passé pèse sur elle.
Voilà un roman qui donne tout simplement envie de sauter dans le premier avion en partance pour Héraklion (ou, plus économique, de revoir Zorba le Grec). Surtout quand on le lit tranquillement sur son hamac et qu’on se prend une averse sur la tête.
Le soleil, la mer, les rochers, tout cela donne bien une idée du paradis, surtout que l’écriture subtile de Corine Jamar nous permet d’accéder à tout un univers sensoriel : les bruits, les couleurs, les odeurs, les goûts, tout est décrit au point que l’on a l’impression d’y être.
Mais là n’est pas le seul intérêt du roman : l’auteur choisit un lieu chargé de contrastes, terre où se rencontrent les traditions et la modernité, et met en place un récit qui, imprégné de mythes et déployant les procédés de la tragédie grecque, nous parle du monde d’aujourd’hui, et d’une femme d’aujourd’hui, qui cherche à faire la paix avec elle-même et avec son passé.
Samira est vraiment un personnage touchant, avec ses failles et ses forces, ses interrogations et ses doutes, ses espoirs et ses peurs. A ses côtés, toute une galerie d’autres personnages forts donnent au roman une vraie présence, et permettent d’aborder des thèmes centraux comme l’amour, l’amitié ou la famille.
Une très jolie découverte donc que ce roman à la fois léger et profond !
On aurait dit une femme couchée sur le dos (lien affilié)
Corine JAMAR
Castor Astral, 2014









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