Je ne suis pas une adepte de la science-fiction. Par contre, la question du fonctionnement du cerveau et surtout de ce que l’humain serait capable de faire s’il en utilisait toutes les potentialités est de celles qui me fascinent le plus.
Je suis assez persuadée qu’un jour, la science pourra expliquer nombre de phénomènes dits paranormaux grâce aux facultés du cerveau — même si, je l’espère, cela n’enlèvera pas toute magie et toute poésie au monde. Enfin bref, depuis sa sortie, il y a quelques mois, j’étais très curieuse de voir ce film, dont le point de départ était tout ce qu’il y a de plus attractif pour moi.
A la suite de circonstances indépendantes de sa volonté, une jeune étudiante voit ses capacités intellectuelles se développer à l’infini. Elle « colonise » son cerveau, et acquiert des pouvoirs illimités.
A partir de là, je suis totalement perplexe, car j’ai trouvé le film très inégal : il y a de véritables moments de grâce, je dirais même poétique, et d’autres qui sont totalement loupés.
Du coup, on a l’impression d’être sur les montagnes russes, et c’est agaçant. Disons que j’ai eu l’impression, par moments, que Besson voulait faire du Besson, à savoir du spectaculaire, mais je ne suis pas sûre que le sujet s’y prêtait bien : le côté film d’action/de gangsters, qui est un peu un prétexte finalement (même si je trouve le début particulièrement long à se mettre en place), ce n’est pas ce qui m’a le plus intéressée.
Par contre, tous les moments où le professeur explique l’évolution de l’espèce humaine et ce qu’elle serait capable de faire si elle développait ses facultés, et en même temps le développement des facultés sensorielles et extra-sensorielles de Lucy, qui sent la gravité, le sang dans ses veines, qui voit la sève dans les arbres, dont on a l’impression, finalement, qu’elle devient dieu, c’est bouleversant.
Et j’aurais aimé, finalement, que ce soit sur ça que Besson insiste : car ce que je reproche à ce film, au final, c’est de ne pas choisir son genre et d’être une espèce de patchwork de références : l’épisode en voiture m’a fait penser à Taxi, j’ai aussi beaucoup pensé à Stargate-SG1, à Matrix, à un épisode de The Sentinel, et même à une pub pour Apple (quand elle traverse le temps…).
Bref, mon impression finale, c’est quand même « tout ça pour ça » : pour moi, Besson a gâché un magnifique sujet de départ dans un film très moyen, trop court, qui aurait mérité plus de travail en tout cas.
LUCY
Luc BESSON
2014









Un petit mot ?