Où chaque seconde est une poignée de terre, où chaque minute est un sanglot. Vois comme je lutte, vois ce que je perds en sang et en eau. J’espère qu’au ciel, des diables malins coupent aux anges leurs ailes pour que tu retombes du ciel, dans mes bras ouverts, cadeau providentiel…
Je suis incapable de dire si j’avais vu ce film ou non. Certaines scènes ont éveillé des réminiscences, mais l’ensemble m’a fait penser que non, ou alors j’ai totalement oublié, ce qui est un peu inquiétant d’ailleurs. Tant pis, disons que c’est la première fois que je le voyais….
Julie et Ismaël sont amoureux, l’un de l’autre, mais depuis quelque temps, ils vivent aussi une histoire à trois avec Alice. Un soir, Julie meurt, foudroyée par une rupture d’anévrisme.
Le film est construit en trois tableaux : « le départ », « l’absence », « le retour ». Sur un sujet particulièrement difficile, la perte de l’être aimé, d’autant plus douloureuse qu’elle survient à cette période où normalement on a la vie devant soi et qu’on fait des projets, Christophe Honoré parvient à faire un film extrêmement sensible et poétique, où l’amour sort vainqueur malgré tout, loin des conventions et des faux-semblants.
La réussite magistrale, c’est l’utilisation de la chanson, qui remplace les dialogues aux moments où les personnages pourraient avoir du mal à trouver leurs mots, et apporte une touche de légèreté. Tout semble d’ailleurs construit parfaitement autour de ces chanson, signées Alex Beaupain, comme dans un véritable musical.
Evidemment, on pense à Jacques Demy, à son univers poétique, et si chez Honoré le monde est moins coloré, on retrouve la même légèreté grave.
Un très beau film, pas larmoyant, d’une grande modernité et en même temps d’une touchante poésie.
Les chansons d’amour
Christophe Honoré
2007









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