Listen up Philip, d’Alex Ross Perry

The city. You can’t get anything done here. It have a creative energy, but not a productive energy.

Un film mettant en scène la vie d’un écrivain, cela faisait longtemps, non ?

Philip est angoissé, égocentrique, arrogant, capricieux et incapable d’être heureux. Il est aussi très doué, et sur le point de publier son deuxième roman. Un auteur qu’il admire, Ike Zimmerman, demande à le rencontrer, et l’encourage à quitter New-York et à s’isoler s’il veut écrire quelque chose de bon : pour cela, il l’invite à s’installer pour l’été avec lui, dans sa maison de campagne.

Inspiré de la vie de Philip Roth, ce film est construit comme un roman, avec une voix off qui raconte et analyse tour à tour la vie de Philip, celle de Ike et celle d’Ashley, la petite amie de Philip dont il s’éloigne peu à peu.

C’est assez déconcertant, mais cela donne finalement à l’ensemble un charme fou, un peu mélancolique mais surtout lucide sur la vie de l’écrivain et le processus de création : d’un narcissisme extrême, Philip se coupe finalement de tout et de tous, à l’instar de son mentor Ike, qui l’initie à la vie de l’écrivain des champs et oppose l’énergie créative de New-York à la solitude nécessaire à l’écriture. 

Jason Schwartzman est absolument extraordinaire, tout en nuances, on a à la fois envie de l’étrangler tant son narcissisme est odieux et insupportable, et de se laisser toucher : il y a quelque chose chez lui des personnages de Woody Allen, mais en plus désespéré.

Un excellent film sur la création littéraire, certes un peu bavard mais très intéressant, dont il n’est pas sûr néanmoins qu’il passionne les non-initiés !

Listen up Philip
Alex Ross PERRY
2015