Chaque fois que je rencontre quelqu’un, je ne peux m’empêcher d’imaginer son expression à ce moment-là, surtout si c’est un con ou quelqu’un qui m’impressionne ou m’intimide, cela me le rend plus accessible. Je fais ça depuis toute petite, depuis que ma sœur de sept ans de plus que moi m’a raconté sa première fois avec un garçon. Lorsque je fais cet effort d’imagination, je ne suis plus en face d’une personne, je suis en face d’une femme ou d’un homme et de ce qu’ils ont de plus primitif. Lors de ces quelques secondes on ne peut mentir à personne, on est là dans le noyau, l’atome de ce que l’on est, on ne peut pas contrôler ça, comme lorsque l’on éternue ou que l’on chute. S’expose alors la plus pure révélation de soi. C’est uniquement ce visage-là qui m’intéresse chez les autres. J’aimerais avoir accès à ce visage-là. Parce qu’on n’est jamais autant soi-même qu’avec le visage que l’on prend quand on jouit.
En ce moment, j’ai un peu de mal avec la lecture, ou plutôt j’ai du mal avec la fiction : je lis beaucoup d’essais, je lis des récits, mais déjà les nouvelles, j’ai beaucoup de mal, et alors les romans, n’en parlons pas, je n’arrive absolument pas à entrer dedans et à m’intéresser aux personnages quels qu’ils soient (et ça m’embête bien parce que j’ai de jolies choses qui m’attendent). Je n’ai absolument aucune explication rationnelle à ce phénomène, mais enfin je suis bien embêtée, parce que j’ai envie de lire, quand même. Bref, comme j’avais en ma possession ce recueil de microfictions, je me suis dit que j’allais essayer.
Presque une centaine de petits textes composent ce recueil, impossible donc à résumer. De très courtes histoires, qui ressemblent parfois à des exercices de style, pas d’événements extraordinaires mais des petits bouts de vie de gens simples. Quelques écrivains…
Ça a fonctionné : je me suis plongée avec délices dans ces petits textes d’une grande variété de tons, de registres, de points de vue : beaucoup de tendresse mais aussi d’ironie et de cruauté, certaines histoires m’ont mis la larme à l’œil, d’autres m’ont fait rire, ou fait réfléchir : bref, je suis passée au cours de cette lecture par toute une gamme d’émotions, et c’est aussi, je pense, ce qu’il me fallait. Certains textes sont de véritables pépites comme celui que j’ai mis en exergue et qui m’a permis de comprendre un truc !
Bref, mon problème avec la fiction longue n’est certes pas résolu, mais j’ai pris un vif plaisir à découvrir David Thomas, ses microfictions et son regard sur le monde !
Un homme à sa fenêtre
David THOMAS
Anne Carrière, 2019
Je suis fan absolue de David Thomas…! Quelle chance tu as d’avoir encore à découvrir ses autres recueils !
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Oui, je pense, en tout cas je suis ravie de cette découverte !
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Ben il m’est arrivé la même chose, mais je pense que c’est terminé. Pour relire, j’ai eu Joël Dicker…et j’ai enchaîné après avec des textes courts !
Sinon, je ne lis pas ou plus ce genre de textes courts , qui sont des pensées mais pas vraiment des livres, enfin je me comprends !
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Les livres sont couleurs
Les livres sont paroles
Les livres sont cris
Parfois nous les voyons
Parfois nous les entendons
Parfois nous les sentons
Parfois nous les touchons
Parfois ils nous touchent
Le livre est rencontre
Le livre est surprise
Puis un matin
Les mots dansent
Sous mes doigts
Les phrases me touchent
Mes narines frémissent
Les mots m enchantent
M’enveloppent
M’ emportent dans une danse
Dans un tourbillon où
Les mots sont couleurs
Les lettres parfums
Les phrases liberté
Les mots cognent su fort
A la porte de mon coeur
Que j en oublie de respirer
Armand
18 03 19
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