La Rencontre / L’Union – O’Manuscrit II et III de Lars Muhl : la puissance du féminin

La Rencontre / L'Union - O'Manuscrit II et III de Lars Muhl : la puissance du féminin

Au cours du siècle qui est le nôtre, une force féminine nouvelle se manifeste, une force qui embrasse l’être humain totalement, dans son corps comme dans son esprit. C’est celle qu’incarne Marie-Madeleine et que nous avons vue, par exemple, s’affirmer avec le mouvement féministe du XXe siècle. 
Mariam Magdalene est la manifestation d’une forme d’énergie féminine nouvelle, qui nous vient d’en haut en tant que Rukha d’koodsha, laquelle ne se limite pas à la pure maternité, fût-elle neutre ou réceptive, qui a, jusqu’à aujourd’hui, marqué l’archétype féminin universel. 

Il s’est passé quelque chose de très bizarre avec ces deux romans. L’autre jour que je musardais dans une librairie je suis tombée sur le tome 3 dans un rayon où il n’avait pas trop sa place (enfin un peu puisqu’il était au rayon spiritualité, mais comme il s’agit d’un roman (nous y reviendrons) il aurait dû être en littérature générale) et comme le résumé me plaisait, je l’ai pris (sans faire trop attention du coup qu’il s’agissait d’un tome 3). Et puis, tout de même, ça me disait quelque chose, cette histoire et ce nom d’auteur, et en cherchant, bien sûr : j’avais lu le tome 1, Le Chercheuret pas n’importe quand puisque c’est le premier livre que j’avais lu dans mon nouvel appartement. Lorsqu’avec le recul je vois combien ce déménagement était l’amorce de nombreux autres bouleversements dont ce texte était un peu annonciateur, je me dis que le fait que le tome 3 vienne à moi comme ça en ce moment où j’ai tout de même une impression de clôture de cycle, ce n’est décidément pas un hasard. Et d’autres synchronicités se sont manifestées dans le texte lui-même. Bref, le temps que je récupère le tome 2 et me voilà lancée.

On va faire simple : le narrateur poursuit son voyage initiatique. Les deux tomes, en particulier, s’intéressent à la figure de Marie-Madeleine et au féminin sacré.

Je vais commencer par le négatif : ce que je reproche à Lars Muhl, c’est de faire passer pour un récit autobiographique ce qui est de toute évidence un roman ésotérique, puisqu’il en reprend les codes et notamment l’alternance entre les chapitres consacrés à lui et ceux consacrés à un manuscrit découvert : c’est exactement les mêmes procédés que chez les maîtres du genre, Dan Brown ou Steve Berry pour ne citer qu’eux. En outre, on se retrouve avec tout le fatras habituel : Les Cathares, les Templiers, Rennes-le-Château, Bugarach et j’en passe : il y a du gros tri à faire dans cet ésotérisme de pacotille dont je me suis demandé à plusieurs reprises s’il n’était pas là pour attirer l’attention du lecteur friand du genre et mieux faire passer la réelle réflexion spirituelle, parfois ardue.

Mais une fois le tri fait entre le folklore et la vérité, je dois avouer que j’ai dévoré ces deux tomes en un rien de temps parce qu’ils m’ont véritablement nourrie et m’ont permis de rassembler des réflexions éparpillées. Même si le christianisme est très présent il s’agit bien de spiritualité et donc d’un syncrétisme assez intéressant entre la gnose, le chamanisme, le tantrisme, les cultes de la grande déesse et leur évident lien avec la sexualité, qui est bien ici une voie d’initiation. J’ai particulièrement apprécié la réflexion sur les archétypes : Chaque être humain, dans l’incarnation qui est à ce moment-là la sienne, subit l’influence d’un ou de plusieurs archétypes. Lesquels fournissent la matrice des différentes qualités qui caractérisent l’homme. Nous devons, dans notre vie, nous laisser guider par ces archétypes, mais aussi ne pas oublier de construire à partir d’eux. Le fait est que l’archétype féminin exploré dans ce livre est Marie-Madeleine, qui pour ainsi dire me harcèle depuis pas mal de temps (et pas seulement parce que je pleure beaucoup) ; et dans le roman, elle est liée à Jeanne d’Arc, figure qui au contraire ne m’a jamais trop intéressée et qui s’est bizarrement mise à me faire des appels du pieds depuis (je ne ferai pas la liste de toutes les synchronicités, vous ne me croiriez pas) et j’ai l’impression qu’elle attendait sagement depuis plus de 15 ans que je vis à Orléans que je m’intéresse à son cas.

La conclusion de tout cela ? Le Graal, c’est l’amour (tout comme la Pierre Philosophale, ceux qui me suivent sur Instagram ou Facebook comprendront).

Bon, du coup ces deux romans valent surtout pour les réflexions et prises de conscience existentielles qu’ils peuvent susciter, mais après tout, c’est déjà important !

La Rencontre / L’Union – O’Manuscrit II et III
Lars MUHL
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Alice Boucher
Flammarion, 2018 (J’ai Lu, 2019) et 2019

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