Ossip Ossipovitch, de Marie Baudry : la révolution poétique

Plus on rêvait et plus on se racontait nos rêves, et plus on se rendait compte que nos rêves étaient communs. Non pas forcément similaires, mais en tout cas assez semblables dans leur récit. De sorte qu’on se mit même à dire non plus « cette nuit, j’ai rêvé que », mais « cette nuit, ça a rêvé que ». Souvent on pouvait compléter une partie de rêve oubliée par l’un avec le récit d’un autre. 

On continue dans la rentrée littéraire avec à nouveau un premier roman féminin qui est d’une originalité folle.

A Odessa, on ne sait pas trop quand. Ossip Ossipovitch est le grand écrivain national. Pourtant, il s’est toujours refusé à publier quoi que ce soit : son œuvre circule, pourtant, on ne sait trop comment, tout le monde la connaît. Et dans cette période étrange qui s’ouvre pour la ville, l’écrivain devient essentiel.

Un roman extrêmement difficile à résumer, mais particulièrement plaisant à lire : entre la fable et le conte philosophique, il offre une grande richesse fantaisiste, poétique, épique, ainsi qu’une une réflexion sur le pouvoir de la littérature, et la force du collectif.

Mais un collectif un peu particulier : finalement la figure de l’écrivain, que tout le monde connaît mais que personne ne reconnaît, incarne ici une sorte de conscience collective universelle, qui met au jour les désirs, les pensées, et les faits circuler de l’un à l’autre.

Enfin, d’une certaine manière : le roman est d’une grande richesse, à la fois stylistique et narrative, et on ne peut bien sûr le réduire à une réflexion sur les pouvoirs de la littérature et la révolution. Même si, ce qui m’a particulièrement intéressée dans l’histoire, c’est bien cette figure de l’auteur à la fois anonyme et connu de tous, qui ne publie pas mais dont les histoires se transmettent tout de même par une sorte de magie, aède moderne qui interprète le monde mais y participe pleinement.

En tout cas, c’est un premier roman plein de charme, très original, très riche du point de vue des questionnements qu’il soulève, et qui ravira les curieux !

Ossip Ossipovitch (lien affilié)
Marie BAUDRY
Alma, 2020 (disponible le 3 septembre)

4 réponses à « Ossip Ossipovitch, de Marie Baudry : la révolution poétique »

  1. Avatar de Antigone

    C’est bien que tu en parles positivement car de mon côté j’ai détesté. Ce n’est pas une originalité qui me convient… 😒

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    1. Avatar de Caroline Doudet

      Ah, mince ! Ce n’est pas un coup de coeur mais j’ai vraiment beaucoup aimé cette fantaisie !

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      1. Avatar de Antigone

        Comme quoi 😉 Tant mieux pour ce livre cela dit.

        Aimé par 1 personne

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