Relire ses journaux

Relire ses journaux

L’autre soir, prise d’une impulsion subite, j’ai eu envie de relire mes carnets intimes – ce qui ne constituait pas encore, à l’époque, mon « journal poétique » mais simplement sa matrice. Il n’y avait encore que de l’écriture, pas tous les jours, sur la version mini du carnet Moleskine que j’utilise encore aujourd’hui. On ne se refait pas.

Relire ces journaux avait une certaine logique : après avoir relu à peu près tout ce que j’ai écrit ces dernières années, maintenant que je sais quoi en faire, relire le « making of » allait un peu de soi. Reste que relire ce qui n’a pas été écrit pour être lu, mais simplement pour écrire, pour détricoter ce qui se passe à l’intérieur, dans un mouvement très « Grande Prêtresse » d’introspection, c’est un peu intimidant et je me suis vraiment demandé non si c’était utile et nécessaire, mais si c’était bon. De fait, j’avais déjà relu une certaine période, pour écrire Le Truc. Mais tout, oui, c’était intimidant.

Je ne sais pas, si je retombais sur mes journaux d’adolescente, si j’aurais le désir de les relire. Sans doute, une vague de curiosité m’emporterait, mais ça serait sans doute assez lourd. Là ce sont des journaux d’adulte.

La première entrée date 26 août 2013. Je ne vais pas entrer dans les détails, évidemment, mais cette lecture m’a beaucoup intéressée pour de nombreuses raisons. D’abord parce que j’y documente avec une précision chirurgicale la genèse de certains des autres textes que j’avais relus. Il y a également de nombreuses graines d’idées qui pour l’instant n’ont pas poussé mais désormais que j’ai retrouvé le flux, pourquoi pas. Surtout, j’ai été troublée par les synchronicités, les intuitions qui se sont ensuite révélées justes : je m’en souvenais, pour la plupart, mais cela reste très troublant. Il y a aussi ce combat digne d’une pièce de Marivaux contre l’amour naissant, qui m’a un brin amusée.

Il y a des choses que j’avais totalement oubliées. D’autres que je voudrais oublier.

Reste que c’est réellement une expérience enrichissante, si elle arrive au bon moment et je crois que pour moi ça l’était : rassembler les morceaux épars, faire le point sur presque 10 ans, voir le chemin parcouru et les transformations, voir ce qui est toujours là, les désirs manifestés et qui se sont réalisés, ceux qui sont encore en chemin.

Vous relisez vos journaux, vous ?

4 commentaires

  1. Emilie dit :

    Cela m’arrive, mais pas dans une approche aussi structurée que la tienne ! Et je retrouve à peu près les mêmes constats et les mêmes difficultés alors que les événements, eux, changent (j’espère avoir tout de même progressé au fil du temps pour mieux faire face mais pas sûre).

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    1. En fait on évolue en spirale, donc c’est normal d’avoir l’impression de se heurter toujours aux mêmes difficultés !

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  2. Marion dit :

    Je relis moi aussi mes carnets, quand je suis dans une ambiance un peu nostalgique. J’ai simplement un ou deux carnets qui sont entièrement fermés car j’ai prévu de les relire dans longtemps (précisément quand je ne me souviendrai plus du tout de ce que j’ai écrit). En tout cas, super article 🙂

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