Comme parfois il est plus facile de représenter les choses par des images que par des mots, l’autre jour j’ai voulu dessiner les émotions.
D’un côté, elles sont comme on les voudrait : bien rangées, bien identifiables par couleur. Parce que c’est important : les émotions sont notre boussole. Selon moi et beaucoup d’autres, c’est le problème dont souffre le monde actuellement et qui entraîne tous les autres : le verrouillage des émotions, l’incapacité à les nommer et donc à les identifier, préalable indispensable pour pouvoir les écouter.
Le corollaire, c’est que nous avons tendance à restreindre le vocabulaire émotionnel, et donc la palette des émotions, nous nous contentons des émotions de base peur/colère/tristesse lorsque nous ne nous sentons pas bien, alors qu’il existe toute une gamme, très riche, de ressentis (être furieux n’est pas la même chose qu’être irrité…).
Or savoir précisément nommer les émotions, ce qu’on appelle la «granularité émotionnelle » n’est pas qu’une question de vocabulaire qui ne serait intéressante que pour les écrivains : cela permet aussi d’avoir une expérience plus précise du monde, et de mieux s’y mouvoir.
Oui mais : parfois, les émotions ne sont pas sagement rangées sur leur palette. Elles se mélangent, s’embrouillent, s’emmêlent, et cela donne un chaos inextricable, comme une pelote où plusieurs laines se seraient mélangées. Ce qui m’a fait penser à cette magnifique citation de Nietzsche.
Reste que c’est assez inconfortable, de ressentir plusieurs choses parfois contradictoires, en même temps. Inconfortable, et surtout épuisant !








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