Quand César accoste à Alexandrie, Diodore a rempli sa mission et dénombré sept cent mille ouvrages ; des papyrus, des rouleaux de bronze, des lamelles de bois, des plaques d’argile cuite, et d’autres supports encore. Tous portent le sceau de la bibliothèque, le phare d’Alexandrie surmonté d’un dauphin enroulé autour d’un trident, et tous sont traduits en grec. Ainsi, en ce seul lieu et en cette seule langue, l’Autrefois rencontre le Maintenant. Les mathématiques, la philosophie, la botanique, la cosmogonie, l’histoire, les inventions les plus diverses… Dans la bibliothèque d’Alexandrie, image omnitemporelle, tout se mêle et se répond pour former une constellation, une vision du monde.
Je ne sais pas si vous connaissez Patrick Burensteinas : pour ma part, mes recherches sur l’ésotérisme m’ont plusieurs fois conduite vers des vidéos où il parle d’alchimie, vidéos très intéressantes au demeurant. Aussi, lorsque j’ai vu ce roman, j’ai tout de suite été intéressée, d’autant que cela faisait bien longtemps que je n’avais pas lu de thriller historique, genre que pourtant j’apprécie à l’occasion.
Le point de départ est simple : et si le contenu de la Bibliothèque d’Alexandrie n’avait pas brûlé, mais que César, avant l’incendie, l’avait mise à l’abri dans un endroit secret, avec l’aval de Cléopâtre et l’aide de deux des plus grands savants de l’époque, Diododre de Sicile et Vitruve ?
A partir de cette idée (qui m’a plongée dans des abymes de perplexité parce qu’après tout, pourquoi pas ?), le roman suit, de manière classique, une double temporalité : d’un côté l’expédition elle-même pour transporter et cacher la bibliothèque, et de l’autre les recherches menées par une jeune archéologue qui s’intéresse à un mystérieux souterrain lyonnais et doit faire face à quelques difficultés créées par des gens qui ne veulent visiblement pas que le mystère soit éclairci.
J’ai lu ce roman (qui n’est visiblement que le premier d’une série) d’une traite, en une soirée empiétant largement sur la nuit, tant il m’a passionnée et appris des choses : se glissant dans les silences et les inconnues de l’histoire, l’auteur nous propose une version somme toute possible de ce qui est arrivé à ce rêve absolu de tout amoureux des livres et du savoir qu’était la fameuse Bibliothèque d’Alexandrie, y semant au passage un peu de magie mais aussi des techniques qui à l’époque passaient pour telles, mais n’en étaient pas. Il y a aussi, au passage, de très belles choses sur l’amour.
Si vous cherchez une lecture pour l’été, je vous conseille vraiment ce roman, qui est typiquement ce qui est agréable à lire à cette période de l’année !
La Bibliothèque perdue. Le Rêve de César (lien affilié)
Patrick BURENSTEINAS
Robert Laffont, 2023









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