Ecrire à la plume

Ecrire à la plume

Cet été, inspirée par Géraldine, je me suis remise à écrire à la plume.

D’abord, afin de tester, j’ai ressorti mon stylo plume d’adolescente (pas le premier, celui que j’avais acheté pour mon entrée en sixième, un Waterman argenté qui est tout usé), un Creeks rouge et doré, et je l’ai chargé avec une encre violette de Jacques Herbin au nom poétique de « poussière de Lune« . Et j’ai commencé à écrire avec dans Une année d’écriture.

Comme l’essai était concluant, je me suis offert un Faber Castel assez simple dans lequel j’ai mis de l’encre « perle noire », toujours de Jacques Herbin, et j’ai commencé à écrire presque tout avec.

Moi qui écrivais tout au feutre Pilot V.ball 0,7 noir, j’ai redécouvert le plaisir du stylo plume et je me suis rendu compte que l’écriture et la pensée se déliaient différemment. Je ne saurais trop expliquer ce tour de magie, mais mon écriture, au sens graphie et au sens style, n’est pas la même, et je trouve cela extrêmement intéressant car cela me permet d’explorer de nouvelles choses.

Je ne sais pas bien pourquoi j’avais arrêté d’écrire au stylo plume. J’imagine que c’est parce que ce n’est pas toujours pratique (dans mon sac à main, je garde des Pilot) et que j’en avais assez des taches (j’imagine que les taches ne sont pas un passage obligé, mais moi j’en fais toujours sur mes doigts notamment). Et d’ailleurs, j’ai l’impression que plus grand monde n’écrit au stylo plume. Je ne sais même pas si on les impose toujours aux élèves au collège.

Moi je suis heureuse de cette redécouverte old school. Sa sensualité : celle du geste, celle de l’odeur de l’encre et de ses reflets dans le soleil lorsque le mot vient d’être écrit et n’est pas tout à fait sec, le gratgrat de la plume sur le papier. Ce geste si élégant, aussi, lorsqu’il n’y a plus d’encre, de changer la cartouche.

Etonnamment, pourtant, une chose résiste à la plume : les pages du matin auxquelles je me suis remise puisque je refais le programme de Julia Cameron Libérez votre créativité. Ces pages sont beaucoup plus faciles à faire que les premières fois que j’ai essayé, et elles ne m’entraînent plus dans des profondeurs obscures. Mais je ne parviens pas à les écrire à la plume. Cela ne vient pas du papier : je fais mes pages du matin dans un carnet identique à celui dans lequel je fais le reste du programme et dans lequel j’écris très bien avec mon stylo plume.

Non, je pense que c’est parce que les pages du matin sont du flux de pensée, cela doit aller vite, alors que la plume impose un léger ralentissement. Mais, j’ai trouvé que c’était intéressant à noter.

Et vous vous écrivez avec quoi ?

9 commentaires

  1. Je me force aujourd’hui à écrire à la main de temps en temps, lorsque j’envoie des cartes postales par exemple. Et j’avoue que c’est assez périlleux, la fluidité n’est plus là. Je me souviens avec délice de mon premier stylo plume, un Visor Pen 7…:)

    J’aime

    1. J’ai toujours beaucoup écrit à la main ! Mais l’habitude se perd vite, je le crains !

      Aimé par 1 personne

  2. Géraldine dit :

    J’adore ! Vive les stylos plume et les flots de pensées ❤️

    J’aime

    1. Oui, j’ai enfin réussi à me mettre au flot de pensées !

      J’aime

  3. Phileus dit :

    Bonjour Madame Caroline, ou chère Caroline … En ce qui me concerne c’est selon, Plume, crayon à bille, ou roller, et selon le support, cahier, feuilles etc … Par ailleurs si j’écris un texte, même thème, même sujet l’histoire sera différente, modulée différemment selon que je l’écris ou que je la tape sur le clavier … L’écriture ou la touche induit un fluide et une inspiration différentes … Bonne journée .. jpm –

    J’aime

    1. C’est très vrai, c’est d’ailleurs assez fou !

      J’aime

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.