Tout un monde de beauté

Si pendant les vacances je me mets en mode sauvageonne et que je ne me maquille pas ou peu, à la rentrée j’éprouve un grand plaisir à retrouver tous ces petits rituels.

Il y a, dans la parure féminine (l’objet de mes recherches universitaires : il n’y a pas de hasard) quelque chose de l’ordre de la jouissance sensorielle, qui me ravit. Les couleurs comme celles d’une palette de peintre et d’ailleurs on se sert aussi de pinceaux, les textures crémeuses ou veloutées ou poudrées, et bien sûr les odeurs. A l’image de Baudelaire, je suis un être olfactif, qui voyage sur les parfums comme d’autres sur la musique !

Chez moi, chaque pièce a sa signature olfactive. La salle de bain, c’est l’ylangylang et en ce moment mon gel douche à la grenade dont l’odeur ne s’évapore pas. La chambre, c’est le géranium rosat. Le salon et la cuisine, ce sont les épices. Le bureau n’est pas très déterminé, cela dépend de mon humeur. Et j’ai travaillé cette semaine sur un mélange d’huiles essentielles pour les toilettes vu que je ne trouvais pas ce que je voulais dans le commerce.

Et il y a aussi bien sûr les parfums que je porte. J’ai beaucoup papillonné avant de trouver mon odeur. Et l’odeur de l’être aimé qui est imprégnée au plus profond de mon âme.

Les souvenirs et émotions liées aux odeurs sont les plus vives, les plus intenses et les plus inconscientes aussi. Parfois une odeur fugace dans la rue fait surgir des choses que l’on croyait oubliées.

Lorsque j’écris ou que je crée, je ne mets pas de musique. Je mets des odeurs. Mais j’ai besoin, aussi, d’être apprêtée, comme on dit : je ne pourrais pas écrire en jogging informe. Et si je ne me maquille pas les jours où je travaille de chez moi, ou très peu, c’est parce que le rythme est différent.

Je comprends les femmes pour qui « la parure » c’est une corvée : il y a bien des gens qui aiment faire du sport, alors que je n’y vois que torture, nous sommes tous différents.

Mais pour moi, il s’agit bien d’une joie et d’une activité créative. Et récréative.

J’ai pas mal été jugée pour ce sujet de recherche et plus globalement pour cet intérêt poussé vis-à-vis de la mode, du maquillage, des cosmétiques et des parfums, taxé de futile, de pas sérieux. Comme si on ne pouvait pas, en même temps, être intellectuelle et coquette.

Pourtant, moi, cela me semble essentiel : tout comme l’art, la parure est une aspiration de l’âme à la beauté, qui me semble la chose la plus importante au monde. Et si je ne me maquille pas en été (mais je garde un souci pointilleux pour les bijoux et les vêtements) c’est sans doute parce que mon besoin est nourri ailleurs. Et aussi parce que c’est moins pratique pour plonger dans les vagues.

Du reste, beaucoup de gens « sérieux » se sont intéressés à la question : des poètes comme Baudelaire donc et son « éloge du maquillage » qui s’insère justement dans ses critiques d’art, des sociologues et des philosophes. C’est bien qu’il y a un sujet, que j’ai envie à nouveau d’explorer. D’explorer sensoriellement et physiquement, et d’explorer intellectuellement. Parce que chez moi les deux ne sont pas séparés.

Une réponse à « Tout un monde de beauté »

  1. Avatar de Je me souviens : le Grand Prix des lectrices de Elle – Caroline Doudet

    […] : je sortais de trois années de classes préparatoires, je commençais ma maîtrise sur la parure féminine, j’avais du temps et l’envie d’étendre mon champ de connaissances. Pour […]

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Je suis Caroline !

Portrait plan américain d'une femme châtain ; ses bras sont appuyés sur une table et sa maingauche est près de son visage ; une bibliothèque dans le fond

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