L’autre jour dans mon article sur mes projets actuels, j’expliquais qu’en ce moment, je n’écrivais que très peu littérairement parlant. De fait, depuis, je me suis progressivement remise au Truc 2 : je pense que j’avais besoin d’une pause avec ce texte, et avec son sujet.
Mais j’expliquais aussi qu’en revanche, j’écrivais beaucoup ici, et surtout sur Instagram. Il y a quelque temps, j’ai suivi un atelier de Géraldine Dormoy intitulé, justement, « écrire sur Instagram », et qui a débloqué quelque chose car je me suis mise à réellement écrire sur Instagram. Pas seulement de vagues légendes à mes photographies, mais de vrais textes. J’ai perdu des abonnés, sans doute parce que ce n’est pas trop ce que certains cherchent, mais j’en ai aussi gagné. Parce que, oui, il y a des gens qui recherchent, y compris sur Instagram, de vrais textes. Et on voit bien ce désir de véritables textes dans le succès, de plus en plus grand, des newsletter.
En y réfléchissant, je me suis dit que j’avais peut-être tort d’opposer les deux, et que c’était plutôt, en fait, les deux faces d’une même activité. Ecrire. La « création de contenu », comme on l’appelle, est bien une activité créative, et c’est de cette manière que ma créativité tend à vouloir s’exprimer actuellement.
Il s’agit peut-être d’une phase, peut-être d’une mutation plus profonde, à mon niveau, mais peut-être aussi au niveau du champ littéraire. Pas une transformation totale : je pense que j’aurai toujours envie d’écrire des formats longs, des romans, et il y en aura toujours, mais je découvre aussi un besoin d’instantanéité, et d’échanges plus directs.
De plus en plus d’auteurs font ainsi le choix de la newsletter. J’ai déjà parlé de Charlotte Moreau, et de la newsletter de Patti Smith. Dernièrement, Olivier Bourdeaut a choisi de publier son dernier texte sur Kessel. Elizabeth Gilbert propose des lettres de l’amour sur Substack, plateforme également choisie par Garance Doré. Et ce ne sont que quelques exemples. La plupart proposent une alliance de contenu gratuit et de contenu exclusif sur abonnement, comme on s’abonnerait à un magazine, ce qui est différent d’acheter un livre. Je n’ai pas encore franchi le pas à part pour Charlotte, mais j’y songe sérieusement !
C’est une question de modèle économique, et je cherche encore le mien. Mais pas seulement : je crois que c’est, aussi, une envie d’écrire autrement, des formats plus courts, qui évoluent, et de créer un véritable engagement avec les lecteurs.
D’explorer tous les sujets qui nous intéressent et qu’il serait difficile de fondre en une seule œuvre. Une liberté phénoménale.
Deux choses me fascinent, dans ma propre expérience. D’abord, le fait d’avoir l’impression que plus je crée, plus j’ai d’idées de sujets, d’histoires, de textes. Et surtout, la manière dont chaque texte, chaque contenu me dit où il veut être publié : pourquoi telle réflexion se mue-t-elle en post sur Instagram, telle autre en article de blog, et telle dernière en newsletter ? Je ne sais pas pourquoi, mais je le sais. Parfois, il y a des croisements, de la fertilisation croisée, parfois non.
Je ne sais pas encore ce que ça va devenir, surtout qu’encore une fois, je suis en quête d’un modèle économique (parce que bon, c’est bien beau, mais ma priorité reste de quitter mon travail alimentaire), mais je trouve cela très intéressant à observer.
Et vous, vous avez observé une évolution dans votre consommation ou votre création ?









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