Mardi soir, Google photos m’a envoyé un mail, tout fier de m’inviter à aller regarder mes 33500 images archivées.
Je me suis dit qu’il yoyotait : 33500, ça faisait beaucoup. Mais elles y étaient bien. 20 ans d’archives se sont offertes à moi, et j’ai trouvé cela amusant, ce voyage dans le temps, un soir de Samhain.
Plonger dans des photographies que j’avais oubliées. Certaines que je croyais irrémédiablement perdues dans les décès successifs de mes ordinateurs, d’autres effacées parce qu’il faut bien faire du tri et qu’elles n’avaient pas forcément d’intérêt. Certaines sont simplement dans un dossier de mon ordinateur, mais je ne les regarde jamais.
20 ans de fêtes, de soirées, d’anniversaires, de Noëls et de jours de l’an, de voyages, de musées, d’essais artistiques aussi à l’époque où j’utilisais beaucoup mon Reflex.
Des souvenirs heureux, parce qu’on prend rarement en photo les moments tristes. Même si certains, avec les années qui passent, prennent un goût doux-amer.
Des gens qu’on aime, qu’on a aimés. Ceux qui sont sortis de nos vies pour de mauvaises raisons parfois. Les disparus. Celui qui me manque chaque jour, mais je sais qu’il le sait et qu’aucun de nous deux n’est mort, alors il reste de l’espoir.
Et au milieu de tout ça, beaucoup plus de photos de moi que je ne pensais : je disais l’autre jour qu’il n’y en avait presque pas. C’est marrant parce que, croyez le ou non, dans mon calendrier éditorial j’avais prévu de réfléchir au fait de vieillir et du rapport à la photo. Mais, je n’avais pas d’images. L’Univers me les a offertes sur un plateau.
20 ans. Regarder les dates. Me souvenir de ce qui se passait alors dans ma vie, les rêves et les espoirs qui palpitaient dans mes yeux et l’ignorance de ce qui allait suivre. Les changements de coiffure, le corps qui s’arrondit, les plis qui se dessinent au coin des yeux. Des images que j’avais effacées parce que je ne me plaisais pas dessus.
Une expérience vertigineuse, mais quand même un beau cadeau !

















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