L’amour est un mot, une autre forme que prend l’ouvert.
Comme le diamant vient d’un nœud de flammes
je suis Noire parce que je viens des entrailles de la terre
alors prends-moi au mot comme un joyau en pleine lumière.
Je connaissais Audre Lorde par le biais de son article fondamental « The uses of the erotic : the erotic as power« , qui est devenu pour moi une référence et que je cite tout le temps (le lien vous permet de le lire en français). Pour autant, je ne m’étais jamais penchée sur ses autres œuvres, et l’occasion m’en a été donnée par la parution, dans cette collection « des écrits pour la parole » des éditions de l’Arche que j’aime beaucoup, de ce recueil de poèmes, son cinquième, paru en 1976.
Si le titre fait référence à ses racines, ce n’est pas le seul thème qu’elle aborde dans ce recueil, où elle se place à l’intersection de toutes ses facettes de femme Noire, féministe, lesbienne, amoureuse, mère, poète, et de toutes les luttes que cela implique.
Une poésie (ici présentée en VO et en VF) assez brute, intense, mais qui peut aussi se montrer érotique et sensuelle. L’amour est très présent, notamment l’amour maternel, mais il n’est jamais très loin du politique, car il s’agit bien, ici, d’explorer, par le biais de la poésie, les différents rapports d’oppression dans les sociétés occidentales modernes, et l’intersectionnalité des luttes.
Pour être sincère, je n’ai pas tout aimé : certains poèmes m’ont paru obscurs et ne m’ont pas interpellée, quand d’autres m’ont beaucoup touchée. Je ne dirais pas que c’est inégal, c’est juste que nous n’avons pas tous les mêmes zones sensibles.
Mais dans l’ensemble j’ai aimé cette découverte, qui me donne aussi un autre regard sur l’article que je citais au début et me permet d’en enrichir le sens. Plus globalement, je pense qu’Audre Lorde est vraiment une autrice à découvrir !
Charbon/Coal
Audre LORDE
Traduit de l’anglais et préfacé par le collectif Cételle
L’Arche, 2023









Un petit mot ?