Les vraies raisons pour lesquelles les gens montent une entreprise ont peu de choses à voir avec l’esprit d’entreprise. En fait, cette adhésion au mythe de l’entrepreneur est le facteur à l’origine du taux d’échec désastreux des petites entreprises aujourd’hui. Comprendre le mythe de l’entrepreneur et appliquer les principes retenus à la création et au développement d’une petite entreprise peut se révéler être le secret de la réussite de n’importe quelle entité.
Un essai qui est beaucoup conseillé dans mes « cercles » d’entrepreneurs, et dont Alexandre Dana a parlé récemment dans sa newsletter : comme en ce moment c’est de ce type d’ouvrages dont j’ai envie de me nourrir et pas du tout de récits et de fiction (on verra quand ça passera), j’ai naturellement eu envie de m’y plonger et de voir ce que cela allait susciter comme réflexions.
L’essai est centré sur la question d’adopter un point de vue d’entrepreneur, afin de créer une entreprise qui fonctionne. Il se divise en trois parties : dans Le mythe de l’entrepreneur et la petite entreprise américaine, Gerber analyse le mythe de l’entrepreneur et montre comment certaines fausses idées et mauvaises manières de faire tuent nombre d’entreprise ; dans La Révolution clé en main, il montre comment le modèle de la franchise peut inspirer afin de créer une entreprise qui fonctionne ; enfin, dans Monter une petite entreprise qui marche, il explique le programme de développement à appliquer.
De fait, tout ne m’a pas intéressée dans ce livre, loin de là : il s’agit vraiment d’un modèle « à l’américaine », de plus très daté années 80, où il s’agit d’entreprendre pour entreprendre, l’idée étant que la raison de créer son entreprise, c’est de pouvoir la vendre en réalisant un gros bénéfice.
Pourquoi pas en ce qui concerne certains, mais cela me semble néanmoins passer à côté de deux choses essentielles : le pourquoi, et le fait qu’aujourd’hui, beaucoup d’entreprises reposent sur une marque personnelle (difficilement vendable) et que beaucoup d’entrepreneurs sont des solopreneurs qui n’ont pas la moindre ambition ni de vendre, ni de se développer et de devenir de grosses entreprises.
D’ailleurs Gerber se bat contre ce modèle où notre entreprise, c’est nous, mais je trouve qu’il s’agit d’un combat d’arrière-garde.
Cela étant dit, j’ai néanmoins trouvé des choses intéressantes desquelles me nourrir, et notamment ce qui est finalement l’idée forte de Gerber : celle des trois personnalités qui doivent cohabiter harmonieusement pour que ça fonctionne : l’entrepreneur qui crée et a une vision, le manager qui organise et planifie, et le technicien qui fait les choses. Cela m’a donné beaucoup à réfléchir sur la manière dont les trois entités alternent chez moi (en ce moment je suis très manager, j’organise et je planifie, pendant que l’entrepreneur hiberne et que le technicien traite les affaires courantes).
J’ai également trouvé qu’il s’agissait un ouvrage très vivant, avec beaucoup d’histoires et d’études de cas, et le « fil rouge » de Sarah que l’on suit pas à pas en la voyant retrouver son énergie et son envie.
Est-ce que je le conseillerais ? Pas à tout le monde évidemment, mais plutôt oui car il y a des choses très intéressantes sur l’état d’esprit, sur les différents âges de l’entreprise, et quelques conseils opérationnels. Pour le reste, cela dépend vraiment de ce que l’on veut faire de son entreprise!
E-Myth : Le mythe de l’entrepreneur revisité (lien affilié)
Michael E. GERBER
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Christophe Billon
Alisio, 2017









Un petit mot ?