Vivre : la Psychologie du bonheur, De Mihaly Csikszentmihalyi

Le bonheur n’est pas quelque chose qui arrive à l’improviste ; il n’est pas le résultat de la chance ; il ne s’achète pas et ne se commande pas ; il ne dépend pas des conditions extérieures, mais plutôt de la façon dont elles sont interprétées. Le bonheur est une condition qui doit être préparée, cultivée et protégée par chacun. Les gens qui apprennent à maîtriser leur expérience intérieure deviendront capables de déterminer la qualité de leur vie et de s’approcher aussi près que possible de ce qu’on appelle être heureux.

Etat de Flow et Expérience optimale

Bien que m’intéressant depuis plusieurs années à la psychologie positive, c’est-à-dire la science qui étudie la manière dont nous pouvons augmenter notre niveau de bonheur, je ne m’étais jamais penché sur un de ses ouvrages fondateurs, Vivre : la psychologie du bonheur de Mihaly Csikszentmihalyi, qui aborde le fameux état de flow que nous recherchons tous, autrement appelé expérience optimale.

Mais ces derniers temps, je l’ai vu partout, suffisamment pour me décider à le lire et approfondir mes connaissances sur le sujet.

L’ouvrage s’ouvre sur la question de la qualité de l’expérience vécue, et ce paradoxe : les progrès matériels et technologiques, au lieu d’augmenter notre niveau de bonheur, semblent au contraire les faire chuter. L’explication est simple : le bonheur est à chercher non à l’extérieur, mais à l’intérieur, par la maîtrise de la conscience, qui permet d’accéder à l’expérience optimale.

L’auteur s’intéresse alors au fonctionnement de la conscience, et notamment à l’attention, et à l’entropie psychique qui s’oppose à l’expérience optimale, dont il va ensuite définir les caractéristiques avant d’approfondir certains points : les activités autotéliques (recherchées pour elles-même), la personnalité autotélique (les facteurs qui font qu’on est plus ou moins apte à l’expérience optimale), les expériences optimales par le corps (le corps a un potentiel illimité de joie à nous offrir et on peut améliorer sa vie en maîtrisant son corps et ses sens) et les expériences optimales par l’esprit.

Il s’intéresse ensuite à l’opposition entre le travail et les loisirs, avec ce nouveau paradoxe : les gens éprouvent davantage d’expériences optimales au travail et, pourtant, ne désirent pas y être.

Enfin, après avoir exploré la question de la solitude et des relations avec autrui, il s’intéresse à la lutte à contre l’entropie psychique et notamment comment transformer les tragédies, affronter le stress et mettre de l’ordre. Enfin, il termine sur l’expérience optimale unifiée qui permet de fournir un sens à sa vie par le biais d’un projet de vie.

Transformer son quotidien en expérience optimale

Pour résumer, l’expérience optimale ou flow se caractérise tout d’abord par un effort volontaire du corps et de l’esprit pour réaliser quelque chose de difficile et important, l’engagement dans une activité pour elle-même, et l’attention investie en vue de réaliser un but personnel. Ce qui, finalement, ne semble pas très compliqué.

Cet essai m’a passionnée, et m’a beaucoup fait réfléchir, même si je me heurte toujours à cette idée avec laquelle je suis plutôt d’accord en théorie d’ailleurs, à savoir que le bonheur ne vient pas de l’extérieur mais de l’intérieur, et que l’on peut apprendre à agir sur sa conscience de manière à optimiser son expérience.

Je suis plutôt ce qu’il appelle une « personnalité autotélique« , à savoir que je suis assez souvent dans mon flow, dans l’expérience optimale, que ce soit intellectuellement (par l’écriture évidemment, mais également quand j’apprends des choses) ou corporellement, par le biais des sens. Mais à une condition, qui est extérieure : ne pas être à mon travail. Et en cela, le paradoxe énoncé plus haut me laisse assez perplexe.

En outre, j’ai trouvé que l’auteur ne s’appuyait pas assez sur les autres éléments de base de la psychologie positive, et notamment les valeurs et les forces, qui sont pourtant essentielles pour vivre l’expérience optimale.

Reste que cet essai m’a ouvert de nouvelles perspectives et de nouvelles pistes de réflexion, notamment en ce qui concerne le projet de vie, qui permet d’ordonner l’expérience et de lui donner un sens général, et je pense que cette lecture, pas si complexe, sera profitable à beaucoup.

Et vous, dans quelles activités vivez-vous l’expérience optimale ?

Vivre : la psychologie du bonheur (lien affilié)
Mihaly CSIKSZENTMIHALYI
Traduction de l’américain, adaptation et mise à jour par Léandre Bouffard
Robert Laffont, 2004 (Pocket, 2005)

4 réponses à « Vivre : la Psychologie du bonheur, De Mihaly Csikszentmihalyi »

  1. Avatar de lizagrece
    lizagrece

    Le bonheur est une notion bien subjective. Comment un prisonnier, une personne vivant sous les bombe ou dans un état de guerre peut-elle vivre le bonheur ? Même chose pour quelqu’un qui a faim ou qui a soif ou qui n’a pas de logis . La quête du bonheur est surtout un privilège de nanti[e]

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    1. Avatar de Caroline Doudet

      En fait, les études montrent que certains y arrivent ! Mais je suis d’accord avec toi, cela me paraît impossible !

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  2. Avatar de Une Comète

    L’écriture, c’est l’expérience optimale en ce qui me concerne.

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    1. Avatar de Caroline Doudet

      Ah oui, pour moi aussi !

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