L’équilibre intérieur

La semaine dernière, j’ai eu subitement le désir d’aller faire un tour au dépôt vente d’à côté voir ce qu’il y avait de nouveau : cela faisait très longtemps que je n’y étais pas allée, alors que chiner des vieux trucs, j’adore ça. Le fait est que quand je ressens cet appel, c’est qu’il y a un objet qui m’attend et qui veut que je l’adopte.

Cette fois-ci, c’était une vieille jarre en grès. Il y en avait toute une famille, j’ai un peu hésité avec un pot mais enfin, c’est cette jarre que j’ai fini par choisir. Après nettoyage et huilage, je l’ai installée dans mon entrée. J’étais contente du résultat, mais je me suis très vite rendu compte que non, en fait, ça ne me plaisait pas comme ça.

Et j’ai alors entrepris ce qui arrive souvent lorsque j’intègre une nouveauté dans mon intérieur : tout réorganiser.

Après avoir posé la jarre sur la table de l’entrée et mis le bouquet qui était dans l’entrée ailleurs, ainsi que la lampe, ça n’allait toujours pas. Je me suis alors dit que la petite table sur laquelle j’avais posé la machine à écrire serait bien mieux à cet endroit, d’autant qu’elle était plus jolie, et le dessus en marbre contrastait joliment avec ma jarre. J’ai donc inversé les deux tables.

Mais. La petite table était devenue trop étroite pour poser la machine à écrire. Que j’ai installée sur la table du salon, me disant qu’elle y serait d’ailleurs davantage mise en valeur. Mais cela n’allait pas avec ma décoration d’été. J’ai rangé la décoration d’été.

C’était bien, mais il y avait encore des choses qui clochaient. J’ai changé les pots avec les fleurs 50 fois. Réarrangé toute ma jungle urbaine. Transféré une plante qui était dans la chambre dans le salon. Astiqué mes cuivres. Rechangé les pots (c’est une histoire de touches de rouge qui n’étaient par harmonieusement réparties). Pour conclure, tard dans la soirée, que c’était presque parfait mais qu’il manquait désormais un truc pour rétablir l’harmonie.

Ce truc était tout bêtement un bouquet de fleurs séchées avec des touches de rouge, que je suis allée acheter le lendemain.

La morale de cette histoire, et le lien avec l’équilibre ?

Il en est de la décoration comme de la vie : on ne peut pas espérer changer quelque chose et que le reste ne bouge pas. Changer quelque chose, ou ajouter quelque chose bouleverse tout l’équilibre et impose un réarrangement de l’ensemble.