Dans ce troisième épisode de notre série de rentrée sur le voyage en solitaire, je vous propose de nous intéresser à l’organisation pratique. Un peu de logistique, mais surtout le choix du programme et des activités !
La logistique : transport et hébergement
Pour l’organisation elle-même, cela va largement dépendre de vos habitudes, de vos envies, de la destination, mais certains choix qui se présentent à vous peuvent être intéressants à explorer dans votre journal : voulez-vous passer par une agence, ou tout faire vous-même (je préfère cette deuxième solution, pour ma part, mais c’est parce que j’aime tout contrôler) ? Quel moyen de transport préférez-vous : train, avion, bateau, voiture ?
Quel hébergement : hôtel, chambre d’hôte, logement entier. De mon côté je prends systématiquement un appartement (plus ou mois grand selon la destination et donc les prix) car j’ai besoin de pouvoir me sentir chez moi et notamment cuisiner et semer mes affaires partout, que personne ne vienne en mon absence, j’aime aussi avoir une terrasse, mais d’autres préféreront le confort « all inclusive » de l’hôtel, ou bien se sentiront rassurés par une chambre d’hôtes. Petite anecdote : l’autre jour nous discutions du sujet avec ma maman, sachant que pour moi les chambres d’hôtes c’est hors de question car j’aurais l’impression que mes allées et venues sont surveillées. Et elle disait que c’était une bonne solution pour les gens qui voyageaient seuls, que c’était rassurant d’avoir quelqu’un sur qui compter en cas de problème. Avant d’ajouter « enfin, sauf toi, bien sûr ». Bref, cela dépend vraiment des personnalités.
Essayez de réserver au moins les billets assez à l’avance : une fois qu’on les a en main (parfois de manière virtuelle il est vrai) les choses deviennent concrètes, et c’est là qu’il peut aussi se produire des choses intéressantes en nous !
Pour la valise, je vous laisse gérer, j’imagine que vous savez faire une valise. Juste un mot sur le matériel créatif : évidemment (enfin vous faites bien ce que vous voulez, mais pour moi c’est impératif), vous allez emporter votre journal poétique et de quoi écrire (et dessiner, si vous dessinez et envisagez de faire un véritable « carnet de voyage ») ; je vous conseille aussi, si votre journal poétique est un peu encombrant, de prendre en plus un petit carnet pour mettre dans votre sac ; vous pouvez prendre aussi de la colle et du masking tape (c’est la seule chose qui me semble réellement indispensable), des crayons de couleurs, de la peinture, des stickers, des tampons, bref, tout ce qui vous fait envie mais sans trop vous surcharger non plus.
D’autant que sur place, vous aurez peut-être envie d’aller dans des librairies et des boutiques d’art créatif et trouverez des jolies choses, et vous trouverez aussi beaucoup de « matériel » avec les prospectus, les tickets etc. (d’où la colle et le masking tape). Préparez-vous un « kit de voyage » avec le strict minimum, qui pourra vous resservir. Pensez aussi à prendre un oracle ou un tarot, si vous le souhaitez, et si vous avez, vous pouvez aussi emporter une imprimante de poche pour les photos (je ne me passe plus de la mienne) !
L’essentiel, à présent que tout est organisé et que vous allez bientôt partir, c’est de « laisser infuser » ce projet en vous : y penser, écrire aussi bien sûr sur ce que vous ressentez à l’idée de cette petite escapade, ce que vous avez envie de faire, de ressentir…
Un programme qui nous fait vraiment plaisir : la joie comme boussole
Si vous n’avez pas l’habitude de voyager seul, vous verrez que le grand avantage de la situation, c’est qu’on est parfaitement libre d’organiser son temps comme on le souhaite, et de faire absolument ce qu’on veut (et corollairement : de ne pas avoir à faire de concession et avoir des activités qui ne nous plaisent pas) : on suit ses propres envies et non celles des autres, et c’est là le point principal.
Je vous suggère donc d’enlever de votre esprit tous les « il faut ». Durant cette escapade, votre seule boussole sera ce qui vous appelle vraiment, ce qui vous fait vibrer à l’idée de le faire. Si tel musée estampillé « incontournable » ne vous fait pas envie, contournez-le, ici il n’y a pas d’impératifs, de « must do », « must see » etc. : le seul « must », c’est vous, et ce qui vous met en joie, ce qui vous fait plaisir.
Qu’est-ce qui vous appelle vraiment ? Qu’avez-vous envie de faire ? De voir ? Dans votre journal poétique, je vous propose de faire le point sur vos envies du moment, vos envies profondes. Elles sont liées aux raisons pour lesquelles vous avez choisi ce lieu, et pas un autre. Et c’est de là que va partir votre programme, plus ou moins improvisé : à Lisbonne, je m’étais concocté un séjour essentiellement littéraire, sur les pas de Saramago et Pessoa (en revanche je n’ai vu la Tour de Belèm que de loin). Avec le recul, je pense que je ne suis allée à Vienne que pour voir Le Baiser de Klimt ; à Milan, j’ai plus ou moins déambulé sans but, et passé mon temps dans les jardins (et à manger).
Donc demandez-vous ce que vous avez envie de faire, ce que vous êtes venu chercher, ce qui vous appelle : un musée sur un thème qui vous intéresse voire une œuvre en particulier dans un musée ? Un jardin botanique ? Des boutiques ? Manger un certain type de cuisine ? Un paysage ? Un lieu en particulier ? Une expérience ? Ecrivez sur ça, notez ce qui est le plus important pour vous.
A partir de là, vous allez pouvoir commencer à établir votre programme. Léger, le programme, il est essentiel de laisser un maximum de place à l’imprévu et à l’improvisé. Il est essentiel aussi de ne pas avoir d’horaires stricts (la seule exception c’est si vous désirez vraiment voir un lieu qui est aussi très attractif pour les touristes, il vaudra mieux y aller tôt le matin), et de ne pas se presser : rien ne m’angoisse plus que de voir ces touristes qui marchent au pas de course d’un lieu à l’autre, ne s’attardant nulle part et donc n’en profitant pas, par peur de manquer quelque chose (Fear Of Missing Out).
Comme source d’inspiration, outre les éventuels guides de voyage et les livres qui se déroulent sur place, mes sources d’envies principales sont les vidéos YouTube (des émissions comme « Echappées Belles » ou des vidéos de youtubeurs qui sont allés sur place) et Instagram. Dès que je vois quelque chose qui me plaît (et même d’ailleurs sur des destinations qui ne sont pas encore programmées), je mets l’adresse dans l’application Mapstr, et j’établis mon « programme » en fonction de la localisation des endroits que j’ai envie de voir. Je ne fréquente pas les Offices de Tourisme, mais si cela vous inspire, faites-le !
N’hésitez pas non plus à tenter de nouvelles choses, ou à faire ce que vous n’avez pas du tout l’habitude de faire. Par exemple, en voyage, tous les matins je prends un vrai petit-déjeuner dans un café. J’aime aussi faire ce genre de « trucs à touristes » que sont les promenades en petit train ou en bateau !
Bref : suivez votre joie, et ne blindez pas votre programme par peur de vous ennuyer.
La semaine prochaine, dans le dernier épisode, nous verrons comment profiter au mieux de cette petite escapade, pendant et après !









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