Anselm Kiefer à Beaubourg

Une exposition que je ne voulais louper sous aucun prétexte, n’ayant absolument pas réussi à trouver le moyen de voir l’autre exposition Kiefer, à la BNF.

Anselm Kiefer, c’est la démesure et l’obsession. Immédiatement, le spectateur est saisi par la monumentalité des œuvres, et leur aspect évidemment tourmenté : hanté par l’histoire de l’Allemagne, la ruine, la guerre, la violence, mais aussi la mythologie, Kiefer travaille la toile dans l’épaisseur, la matérialité. Les tableaux, très sombres, souvent en relief, semblent vouloir laisser échapper monstres et fantômes, comme dans un cauchemar. Les vitrines mettent en évidence la fragilité, l’éphémère.

C’est saisissant et fascinant. Difficile de rester insensible devant ce travail absolument extraordinaire, où se multiplient les références. Un travail palimpseste, nourri de mythes nordiques et de mystique, ésotérisme, kabbale, mais aussi de littérature : beaucoup de textes écrits sur les tableaux, des livres brûlés, des références et hommages — Virginia Woolf, Céline, Genet…

Une exposition très riche, dont je suis sortie un peu sonnée et sans mots…

Anselm Kiefer
Centre Georges Pompidou
Jusqu’au 18 avril 2016