Mission Hygge, de Caroline Franc : trouver sa place

Gilleleje, petit village côtier, 6494 habitants, appartient à la municipalité de Gribskov, dans la région de Hovedstaden. Il est situé à l’extrémité nord de l’île de Seeland. Au Danemark, donc. […] Gilleleje n’était connu jusqu’alors que pour son très joli port de pêche, mais depuis trois jours, cette petite bourgade est devenue le village où les gens sont les plus heureux au monde. Oui oui, tu m’as bien entendu. 

En général, je ne suis pas très feel good novels : paradoxalement, ça a plutôt tendance à me filer le bourdon (alors que les films, non : allez comprendre !). Mais enfin quand même : j’avais noté ce roman depuis sa sortie parce que j’adore Caroline et son blog (qui repalpite un peu à la faveur du confinement) et que le hygge, c’est la manière dont je vis depuis toujours sans appeler ça comme ça, et là, j’ai considéré que c’était le moment parfait pour une lecture réconfortante !

Chloé est grand reporter : risquer sa vie sur le terrain, c’est la seule chose qui l’anime et, paradoxalement, c’est devenu sa zone de confort. En réalité, Chloé est malheureuse, incapable de s’installer quelque part, et si elle s’agite tout le temps c’est pour éviter de penser. Mais à force, elle rend dingue son entourage, à commencer par son patron qui, après un énième pétage de câble, l’envoie à Gilleleje enquêter sur le bonheur à la danoise

On se doute bien que là-bas, la cynique et sarcastique Chloé va petit à petit s’ouvrir et accepter de regarder le monde autrement, avec bienveillance : s’arrêter de courir, manger des roulés à la cannelle sous un plaid, prendre les choses comme elles viennent (la météo comme les gens), être enthousiaste, profiter de la moindre occasion pour faire une fête.

Petit à petit, elle lâche prise, enlève ses couches de protection qui la coupent d’elle-même et des autres, de la vie. Trouve sa place, son lieu où habiter, son rythme. Le tout avec beaucoup de légèreté et d’humour, bien sûr, mais malgré tout, la réflexion ne manque pas de bon sens.

Finalement, l’essentiel tient à peu de choses : ce n’est pas parce que tu es triste que tu dois être malheureuse. En fait, j’ai envie de dire le contraire : ce n’est pas parce que tu es malheureuse que tu dois être triste. 

Alors oui, un roman parfait pour cette période particulière qui nous bouscule — à ceci près qu’il donne envie de sauter dans le premier avion pour Copenhague, ce qui n’est bien sûr pas possible !

Mission Hygge (lien affilié)
Caroline FRANC
First, 2018