Through the darkness of future past
The magician longs to see
One chants out between two worlds
Fire walk with me.
I’ll catch you with my death bag.
You may think I’ve gone insane, but
I promise I will kill again!
C’est 25 après tout le monde (et pour une fois il ne s’agit pas d’une hyperbole) que j’ai enfin vu cette série mythique. Il faut dire qu’à l’époque, j’étais un peu trop jeune pour la voir, et qu’ensuite je n’en avais guère eu l’occasion. Alors même que j’ai, et de manière fort illogique (mais ce n’est guère étonnant de ma part) vu le film il y a deux ans. Mais là ça devenait urgent, puisque la saison 3 est annoncée incessamment sous peu. Saison donc que les fans attendent depuis 25 ans, comme cela était annoncé dans le dernier épisode de la saison 2.
Bref.
A Twin Peaks, petite ville de 51201 habitants près de la frontière canadienne, le corps de la jeune Laura Palmer est retrouvé au bord d’un lac, enveloppé dans du plastique. L’agent Dale Cooper, du FBI, est chargé de l’enquête, et ses méthodes peuvent sembler quelque peu étranges, mais pas plus qu’un bon nombre des habitants d’une ville où tout le monde semble avoir quelque chose à se reprocher…
Une série très déstabilisante, qui à la fois a révolutionné les séries télévisées et reste assez unique en son genre (même si on peut y retrouver certains aspects dans quelque chose comme Les Revenants).
En fait, on se rend assez vite compte que la quête du meurtrier n’est pas l’essentiel (surtout quand comme moi on a vu le film et qu’on le connaît déjà) et d’ailleurs, la question est réglée au milieu de la saison 2.
Non, ce qui importe, c’est l’ambiance, la manière dont les personnages sont construits et notamment leurs zones d’ombres, les relations qui se tissent entre eux : ça serait presque de l’anthropologie, n’était le côté lynchien de l’affaire, à savoir quelque chose d’à la fois envoûtant, hypnotique, onirique voire hallucinatoire — hermétique et incompréhensible diront les mauvaises langues, mais c’est ce qui fait la magie de Lynch : l’ensemble est excellemment filmé, chaque plan fait sens, et l’ensemble est une forêt de symboles à déchiffrer. Comme un rêve, en somme.
Peuplée de personnages mythiques — la femme à la bûche, le Nain, le Géant, Bob, et j’en passe — la série nous mène aux confins de l’inconscient, servie par la musique extraordinaire d’Angelo Badalamenti. Finalement, c’est une bonne chose de ne pas l’avoir vue trop jeune : avec mon imagination fertile, je ne sais pas trop ce qui se serait tricoté dans mon esprit.
En tout cas, cette série proprement fascinante est à voir absolument pour ceux qui comme moi seraient passé à côté — et à revoir pour les autres, histoire de se mettre à jour.
Twin Peaks
Mark FROST et David LYNCH
1990-1991