La littérature et le Mal, de Georges Bataille

L’érotisme est l’approbation de la vie jusque dans la mort.

En ce moment, j’ai envie de ressortir un peu de leur rayonnage les essais qui ont accompagné mes études de lettres, et qui prennent la poussière depuis que je les ai terminées.

Pas tous, mais certains sujets m’obsèdent en ce moment, donc ma sélection est assez orientée. Celui-ci m’avait profondément… interpellée on va dire lorsque je l’avais lu la première fois, et lorsque l’autre jour, dans les commentaire, quelqu’un m’a demandé de lui conseiller un essai sur Sade, c’est naturellement celui-ci qui m’est venu à l’esprit, même s’il ne traite pas seulement du divin marquis.

Cet essai est donc une volonté de dégager le sens profond de la littérature à partir de l’idée de Mal, qui lui est essentielle : en effet, pour Bataille, la littérature a pour point de départ le tumulte, et son rôle est d’ébranler le lecteur. L’homme est prédisposé au Mal, et la littérature illustre cette tendance.

C’est en tout cas ce qu’il va chercher à montrer à travers les cas d’Emily Brontë, Baudelaire, Michelet, Blake, Sade (évidemment), Proust, Kafka et Genet, autant d’écrivains diamétralement différents, et pourtant si proches.

Si cet essai est devenu un classique de la critique littéraire, ce n’est pas pour rien : c’est, résolument, brillant, passionnant, profond, cela mène le lecteur lui-même à réfléchir sur certains points. Par contre, ce n’est pas toujours simple : on va dire que ce n’est pas pour les lecteurs dilettante, car il faut parfois s’accrocher pour saisir le cheminement de la pensée de l’auteur.

La Littérature et le Mal (lien affilié)
Georges BATAILLE
Gallimard, 1957 (Folio)