Les derniers jours de Stephan Zweig, de Guillaume Sorel et Laurent Seksik

Vos livres sont comme des diamants éternels… Vos livres nous parlent et vos livres nous racontent… Vos livres ont la splendeur des âmes pures… Vos livres sont comme la prière des hommes…

Cela faisait quelque temps que, pour des raisons pratiques, j’avais envie de tester la lecture de BD sur tablette. J’avais aussi très envie de découvrir ce titre racontant les derniers jours d’un des écrivains qui m’émeuvent le plus profondément, Stephan Zweig, donc chaque texte résonne en moi de manière particulière. J’ai donc décidé de faire d’une pierre deux coups…

Fuyant l’Autriche alliée des nazis Stefan Zweig arrive au Brésil avec sa jeune épouse. Cela pourrait être le Paradis, Zweig doit commencer sa biographie de Balzac et continuer la rédaction de ses mémoires, Le monde d’hier.

Mais les nouvelles de la guerre ne sont pas bonnes et Zweig se persuade que la défaite des alliés est proche. Son désespoir inquiète sa femme. Elle ne sait pas encore à quel point l’écrivain perd inexorablement l’envie de vivre…

Profondément mélancolique et désenchanté, cet album met en scène l’écroulement d’un monde, celui d’hier, celui de l’espoir, celui d’un écrivain qui ne sait plus où il va. Les œuvres de l’auteur autrichien affleurent à chaque planche, que ce soit de manière implicite, comme au début sur le bateau avec Le Joueur d’échec, ou de manière explicite, comme les multiples références au Kleist qui semble comme une préfiguration du destin de son auteur.

Comment ne pas être envoûté, subjugué, charmé, conquis par ce petit bijou de BD, qui est aussi une histoire d’amour absolue, et qui jouit à la fois d’un scénario impeccable et d’un graphisme absolument sublime, qui fait penser à de véritables aquarelles ? En tout cas, je suis totalement cueillie et je garde cette merveille précieusement.

Les derniers jours de Stephan Zweig (lien affilié)
Guillaume SOREL et Laurent SEKSIK
Casterman, 2012