Instantané : rouge comme une tomate

Il y a toujours beaucoup de joie, et de fierté, lorsque la première tomate cerise de l’année est enfin mûre, rouge et brillante. La cueillir, et la manger comme ça, toute chaude et gorgée de soleil : un goût inimitable, celui de ce que l’on a fait pousser soi-même. Chaque année, je suis ravie par cette magie, et je me sens comme la déesse de la fertilité !

Instantané : il faut cultiver notre jardin

« Cela est bien dit, répondit Candide, mais il faut cultiver notre jardin ».

Proposition de sagesse, que j’ai donc suivie, même si à défaut de jardin, je cultive mon balcon. Mais l’idée est la même : s’occuper des choses terrestres, que l’on peut maîtriser. Une activité calme, physique, qui repose l’esprit. Mettre les mains dans la terre, cela fait un bien fou.

C’est aussi une activité de saison, riche en symboles : au printemps, tout renaît et commence à pousser.

Alors j’ai nettoyé le balcon, préparé les pots. Je suis allée en jardinerie acheter tout ce dont j’avais besoin : du terreau, des fleurs (pélargonium rouge et pétunias), des tomates cerise de plusieurs variétés, des salades, des herbes aromatiques. Et j’ai planté. Et ça m’a apaisée.

Et maintenant, mon balcon est prêt pour les belles saisons !

Manger les légumes qu’on a cultivés

Le jardinage, c’était pour moi comme les plantes vertes : ça ne m’intéressait pas du tout. J’avais bien des pieds de tomates et des herbes aromatiques sur mon balcon depuis plusieurs années, mais en réalité je ne m’en occupais pas vraiment : je me contentais d’apporter le pot à chaque printemps chez mes parents, ma maman faisait les plantations, il ne me restait plus qu’à vaguement m’en occuper et manger la production.

Pourtant, je sais le goût incomparable des légumes du jardin : mes parents en ont un, et tous les ans lorsque j’y passe en août je récolte un plein cageot de tomates, courgettes, poireau, betteraves rouges et mirabelles. Mais jamais il ne me serait venu à l’idée d’essayer de faire pousser quoi que ce soit moi-même. Ça ne m’intéressait pas, donc, et de toute façon j’étais convaincue que j’étais une calamité condamnée à faire mourir tous les végétaux à proximité.

Et puis, cette année, je me suis dit qu’attendu que j’avais fait de nets progrès niveau végétaux d’agrément, j’allais essayer d’aller plus loin et tenter un véritable mini potager. Evidemment, la place n’étant pas extensible, je n’ai pas pu tester à tout va et planter tout ce qui m’aurait fait plaisir. D’autant qu’il s’agissait d’une première expérience, je voulais donc rester raisonnable et ne pas acheter tout une quantité de matériel, et je ne savais pas trop comment m’y prendre.

Et puis, en navigant, je suis tombée sur le blog de Kinoette (blog qui n’est malheureusement plus en ligne), qui elle-même fait un potager sur son balcon, et expliquait notamment comment cultiver des salades en cagettes !

Des cagettes, j’avais, le reste à part le géotextile il m’en fallait de toute façon pour rempoter les plantes, et les salades ça me convenait parfaitement : c’est le truc qui m’agace à acheter parce que je n’aime que les jeunes pousses mais qu’en vrac il n’y en a pas toujours, j’étais donc obligée d’en acheter en sachets ce qui faisait du gâchis d’emballage et du gâchis de salade car souvent elle était abîmée avant que j’aie fini le dit sachet.

Parfait, donc : je suis allée acheter mes plants et j’ai trouvé exactement ce que je cherchais à savoir un mélange (feuille de chêne verte, feuille de chêne rouge, batavia) et de la roquette que j’adore.

Et ça a super bien poussé. Alors la roquette mieux dans le pot que dans la cagette mais n’empêche, sans rien d’autre que de l’eau fraîche et de l’amour (et un petit cache-nez la nuit en attendant le dernier saint de glace) j’ai obtenu une belle pousse.

Vendredi soir, j’ai décidé de faire ma première récolte, et j’ai coupé quelques jeunes pousses pour accompagner mon omelette aux pommes de terre et ciboulette (du jardin elle aussi). Et c’était un plaisir incomparable, une vraie fierté de déguster ce que j’avais moi-même fait pousser : je suis sortie de ma zone de confort, je suis passée outre ma conviction de toujours que je n’avais pas la main verte, et ça a fonctionné !

Omelette aux pommes de terre et ciboulette et salade de jeunes pousses
Omelette aux pommes de terre et ciboulette et salade de jeunes pousses

 

Méditation sur le rempotage

Samedi dernier, un événement auquel je m’étais inscrite a été annulé, et je me suis dit qu’au lieu de rester chez moi j’allais en profiter pour aller en jardinerie acheter ce dont j’avais besoin, et enfin rempoter mes plantes vertes.

Depuis le temps que je le leur promettais : elles patientaient gentiment mais enfin, je voyais bien qu’elles étaient vraiment à l’étroit dans leur pot, et qu’elles ne pouvaient plus grandir. J’ai donc passé l’après-midi à rempoter avec amour mes petites plantes vertes, prenant un plaisir assez surprenant à avoir les mains dans la terre.

Ce faisant, je me disais que tout cela était bien symbolique : enlever la plante du pot et la mettre dans un autre plus grand pour qu’elle puisse continuer à s’épanouir. C’est, en fait, exactement ce dont j’ai besoin. Je suis à l’étroit dans mon pot, je n’arrive plus à pousser, et j’ai besoin que l’Univers me rempote.

J’ai aussi planté des salades, mais c’est juste pour l’histoire, ça n’a aucun lien avec la présente réflexion (à part qu’avant, jamais il ne me serait venu à l’idée de planter des salades).

Bref, j’en étais là de mes réflexions : dis donc l’Univers, quand est-ce que tu me rempotes, c’est la saison.

Or il se trouve que samedi, j’avais aussi acheté un bambou pour agrémenter le balcon, bambou qui m’en avait déjà fait baver des ronds de chapeau pour le fourrer dans la voiture qui n’est pas trop prévue pour ce genre de choses, mais enfin, j’avais réussi, mais comme il était sans doute un peu traumatisé, je l’ai laissé tranquille samedi.

Et dimanche matin, me voilà à vouloir le rempoter à son tour.

Et j’ai cru que je n’y arriverais pas, car je ne parvenais pas à le sortir de son pot. Je l’ai détrempé, couché pour grimper sur le pot et le faire rouler, je suis montée sur le pot en tirant comme une forcenée : rien à faire (par contre, j’ai peut-être constitué l’attraction comique du dimanche matin pour les voisins d’en face qui, s’ils m’ont vue, ont bien dû rigoler). Au final, j’y suis allée à la barbare et j’ai découpé le pot. L’opération, qui devait somme toute être assez rapide, m’a au final pris la matinée.

Et là encore, je me suis dit que c’était assez symbolique : si mon rempotage prenait autant de temps, c’était peut-être parce que c’était une tannée de me sortir de mon pot, dans lequel j’avais bien accroché mes racines. Peut-être que j’avais un peu de mal à me défaire de mon passé, quoi. Mais je ne me fais pas de souci : l’Univers y est déjà allé à la barbare, donc j’imagine que je vais bientôt être enfin rempotée !