Je me souviens : le Grand Prix des lectrices de Elle

L’autre jour, je ne sais pas pourquoi ce jour-là en particulier, en nettoyant ma petite pochette Longchamp qui est dans mon sac à main, s’est emparé de moi un doux nuage de souvenirs liés au Grand Prix des lectrices de Elle, auquel j’ai participé en 2000.

D’abord, il y avait eu dans le magazine l’appel à candidature auquel j’avais participé, sans trop y croire, mais me disant que ça ne coûtait rien d’essayer, et que cela me ferait de découvrir de nouveaux horizons littéraires : je sortais de trois années de classes préparatoires, je commençais ma maîtrise sur la parure féminine, j’avais du temps et l’envie d’étendre mon champ de connaissances.

Pour candidater, il fallait envoyer un avis sur un livre récent, je suis donc allée chez mon libraire préféré (car en ce temps-là il y avait un libraire, dans la ville où vivent mes parents, que j’adorais car il faisait aussi parfumeur, et comme il était très gentil, il me donnait plein d’objets publicitaires, affiches, flacons factices et même un géant de Chantilly d’Houbigant qui trône dans ma chambre) et j’ai choisi un peu par hasard, le témoignage d’une femme qui avait un cancer.

Quelque temps plus tard, il y a eu l’immense joie de recevoir la lettre m’annonçant que j’avais été sélectionnée. Puis au fil des mois, la réception des livres, leur lecture, l’envoi des avis : je venais d’acheter mon premier ordinateur, mais il fallait encore envoyer les critiques par voie postale. Le tout était rythmé par les pages dans le magazine proposant des extraits de ce que nous avions écrit, et la fierté et la joie indicible lorsque je retrouvais mes mots imprimés sur le papier glacé.

J’ai beaucoup aimé les deux livres gagnants, Le Problème avec Jane de Catherine Cusset, découverte à l’occasion, et un beau livre sur l’Histoire de l’adultère qui est sur ma coiffeuse.

Et enfin, ce que j’attendais avec le plus d’impatience : la soirée de remise du Grand Prix, dans le salon de réception du musée d’Orsay. C’était la première fois, à 22 ans, que j’allais à Paris toute seule et à dire vrai, je n’y étais que peu allée. Je m’étais acheté une jolie robe de cocktail rebrodée de perles que j’ai toujours mais dans laquelle je ne loge plus depuis à peu près cette époque là, des mules rose poudré et une étole assortie, et cette petite pochette Longchamp.

Je dormais chez une copine qui avait une chambre de bonne rue Saint-Honoré, à côté de chez Colette (le magasin : j’avais économisé pour pouvoir m’y acheter quelques petites babioles et je sais que je l’ai fait, mais je ne sais plus quoi). Nous sommes allées au musée Gustave Moreau, et musardé dans Paris, fait un peu les magasins (j’étais émerveillé, en ce temps où internet était balbutiant, de pouvoir m’acheter des choses que j’avais vues dans des magazines mais qui étaient introuvables ailleurs qu’à Paris). Puis je suis rentrée me préparer pour ma soirée.

Je me souviens de la traversée des Tuileries en robe de cocktail, dans la lumière dorée d’un soir de mai. De ce sentiment d’importance en tendant mon carton d’invitation à l’entrée. De l’éblouissement devant la magnificence du salon d’apparat. Croiser des gens connus et pouvoir leur parler. Boire du champagne et manger des petits fours. Me faire dragouiller par Frédéric Beigbeder. Prendre un taxi pour rentrer et traverser Paris, la nuit.

Des souvenirs, mais pas de photographies pour les fixer : j’avais un téléphone portable, mon premier, mais il ne faisait que téléphoner. Les seules photos que j’ai sont celles qui sont parues, ensuite, dans Elle. Bien évidemment, j’ai gardé l’article. On me voit un peu, sur la photo de groupe (petit jeu : où est Caroline ?).

Bien sûr, après, il y en a eu d’autres, des soirées comme ça, des inaugurations, des cocktails, du champagne. Mais celle-ci a un goût particulier de première fois, qui a semé quelques petites graines. Et j’ai toujours la petite pochette Longchamp (ils ne me sponsorisent pas, bien malheureusement, mais devraient car j’ai plein de souvenirs liés à leurs sacs).

Ce petit texte est le premier d’une série que je voudrais écrire, j’espère que ça vous plaît !

J’ai deux amours, mon sac et Paris, de Fabienne Legrand

Bonjour, je m’appelle Prune, mariée, 3 enfants… J’ai 32 sacs à main dans mon dressing…

Je crois que Fabienne Legrand doit être mon âme sœur. Après nous avoir délectées il y a un peu plus d’un an d’un album où elle confessait son amour pour le Cap-Ferret, elle récidive avec cette fois les sacs à main et Paris. Disons que cela nous fait trois obsessions en commun, ce qui commence à faire beaucoup, non ?

Prune a donc 44 ans, elle aime les sacs à main (Longchamp) et Paris, passions qui semblent être partagées par toutes les femmes de la famille, de Mamita à Lola. Cette passion donne lieu à des situations parfois cocasses…

Je crois qu’il n’y a pas beaucoup de suspense concernant mon avis sur cet album : j’ai tout simplement A-DO-RÉ, à tel point que je l’ai déjà lu deux fois.

C’est, honnêtement, à mourir de rire. Bon, très girly peut-être est-ce un humour de niche, on ne va pas mentir, mais le fait est que me suis reconnue presque à chaque page dans les situations parfois des plus… embarrassantes ?

En outre, j’aime énormément le dessin de Fabienne Legrand, une alliance de couleur et de noir et blanc, à la fois très réaliste dans certains détails et très stylisé notamment dans les silhouettes ; les sacs évidemment sont à mourir de jalousie (exclusivement des Longchamp, choix que j’approuve même si j’avoue plutôt pour ma part un faible pour Darel).

Quant au seul mâle de l’entourage de Prune, son mari Paul : je serais intéressée par l’adresse du vendeur de spécimen aussi patients et débonnaires, parfait accessoire de toute fashionnista qui se respecte !

J’ai deux amours, mon sac et Paris (lien affilié)
Fabienne LEGRAND
Cherche-Midi, 2013