The odd thing about this form of communication is that you’re more likely to talk about nothing than something. But I just want to say that all this nothing has meant more to me than so many somethings.
Jeudi soir, j’avais envie d’une comédie romantique, comme cela arrive parfois, sans raison particulière, et je suis tombée sur celle-ci, que je n’avais pas revue depuis… et bien depuis probablement sa sortie, à peu près…
Kathleen tient une petite librairie pour enfants qu’elle a héritée de sa mère, The Shop around the corner. Joe est l’héritier de Fox Books, un supermarché du livre qui casse les prix, dont une boutique vient d’ouvrir presque en face de celle de Kathleen.
Evidemment, dans la vraie vie, ils se détestent : l’entreprise de Joe met celle de Kathleen en danger, et ils n’ont pas la même vision des choses. Mais ce qu’ils ne savent pas, c’est que dans le monde virtuel, ils sont très proches, et discutent quotidiennement par mail après avoir fait connaissance sur un forum de discussion.
Bien sûr, cette comédie est très datée, le contexte étant celui des débuts d’internet, mais du coup elle gagne un petit côté vintage et fleure bon la nostalgie : lorsqu’on ne pouvait pas à la fois téléphoner et être sur internet, qu’il fallait se connecter et que durant ce temps de connexion il y avait cette espèce de petite musique à la fois délicieuse et agaçante, surtout quand la connexion échouait parce qu’il y avait trop de monde et qu’il fallait la relancer, et qu’on était accueilli par un joyeux « vous avez un message » (ou non, et là c’était la grosse déception, parce que recevoir un mail, en 1998, c’était un peu exceptionnel alors qu’aujourd’hui on en reçoit 1000 par jour et que justement, parfois, on voudrait allumer son ordinateur et ne trouver aucun message).
Bref, tout ça pour dire qu’il y a dans ce film un vrai bonheur à replonger dans cette époque que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître.
Pour le reste, c’est assez convenu : ils se détestent mais en fait ils s’aiment, dans un contexte néanmoins intéressant, celui de la lutte du pot de terre contre le pot de fer, de la petite boutique contre le géant pas encore du net (et sur ce point, on peut dire que finalement le film est assez visionnaire), l’importance des livres et de ce qu’ils apportent, toute une philosophie de vie, dans un New-York de carte-postale, avec une Meg Ryan lorsqu’elle était la reine des comédies romantiques et pas encore défigurée par la chirurgie esthétique.
J’ai plus de mal (depuis toujours) avec Tom Hanks, j’aurais tendance à lui préférer le journaliste (même s’il est un peu pénible), interprété par Greg Kinnear dont nous reparlerons d’ailleurs très bientôt (pas plus tard que samedi, m’indique mon calendrier éditorial).
Bref : revoir Vous avez un message est un plaisir régressif dont il ne faut pas se priver, et qui nous permet aussi de réfléchir aux changements de société et notamment aux bouleversements qu’ont introduits les nouvelles technologies dans notre façon de communiquer !
You’ve got mail (vous avez un message)
Nora EPHRON
1998