Road trip : Val de Loire

Un week-end de trois jours, et j’en ai profité pour m’évader à nouveau et faire ce que je n’avais encore jamais fait : visiter la vallée de la Loire un peu plus en aval. Il faut dire qu’il y a quelque temps, j’ai eu cette révélation qu’un jour je quitterais Orléans, et que je n’aurais pas vu un seul château de la Loire. Et pour l’occasion j’ai testé un nouveau mode de voyage : l’itinérance. Alors pas complètement parce que j’ai gardé la même location sur les trois jours, mais avec le recul j’aurais peut-être dû faire autrement, mais bref : d’habitude je choisis un lieu (une ville, souvent) et je n’en bouge pas, et là j’ai pas mal bougé, ce qui m’a permis aussi de voir bien des jolies choses en plus des étapes mentionnées ci-dessous. Et je trouve que finalement conduire, le nez au vent, sur des petites routes désertes, c’est plutôt agréable.

Etape 1 : le château de Chambord

Bien que Chambord se trouve à moins d’une heure de route de chez moi, je n’y étais jamais allée. Vous connaissez l’histoire : lorsque les choses à voir sont à côté, on se dit toujours qu’on a le temps, et n’étant en outre pas non plus particulièrement adepte des châteaux, j’ai toujours repoussé. J’avais bien eu l’occasion, il y a quelques années, je ne sais plus comment, d’être invitée à un bal, mais je ne sais plus pourquoi j’avais refusé. Mais là, la logique a voulu que je commence par là. Au départ, j’ai cru que la rencontre ne se ferait pas : il pleuvait, le château est en travaux et pour tout dire cela gâche un peu les choses, et j’étais donc grognon. Puis le miracle s’est produit : le soleil est sorti (et le soleil a des effets magiques sur mon humeur), et j’ai pu en profiter. Je n’ai pas eu de vrai coup de foudre pour Chambord, je m’attendais sans doute à plus de magnificence, et j’ai trouvé la visite de l’intérieur un peu brouillonne, et les jardins à la française plutôt simples. Mais j’ai tout de même vivement apprécié le domaine, le parc, le petit village qui jouxte le château, l’escalier à double révolution même si on ne le voit pas très bien, et les vues depuis la terrasse. J’ai aussi beaucoup apprécié mon déjeuner au relais de Chambord, avec vue sur le château !

Etape 2 : de la vigne au verre de vin

Parce qu’il n’y a pas que les châteaux dans le Val de Loire, mais aussi des vignes, j’avais réservé une expérience viticole avec Myriam la créatrice de RDV dans les vignes : un circuit complet au sein de l’entreprise familiale Alain Robert, qui produit du Vouvray AOC, avec visite du vignoble et de toutes les étapes du cycle de la vigne, puis du chai et de la cave troglodyte afin d’en apprendre plus sur la vinification et les différentes étapes de fabrication, et enfin une dégustation de différents vins AOC avec des mets locaux. J’ai adoré cette expérience, d’autant que cela faisait très longtemps que j’avais envie de découvrir un peu plus tout le travail autour du vin, j’ai appris énormément de choses, c’est vraiment à faire !

Etape 3 : le château du Clos Lucé

En préparant mon itinéraire, comme je ne pouvais pas tout voir, j’ai choisi de laisser de côté le château royal d’Amboise (que j’ai vu sur la route) au profit du petit château du Clos Lucé, qui fut la dernière demeure de Léonard de Vinci. Et bien m’en a pris : le lieu m’a émerveillée. L’intérieur évidemment, où on peut sentir l’âme de Leonardo dans son cabinet de travail et sa chambre, l’ensemble étant particulièrement bien meublé et restauré, avec des reproductions de ses grands tableaux. Mais le clou du clos (pardon…) ce sont les jardins : le petit potager, l’immense parc rafraîchissant (il faisait très chaud ce jour-là) agrémenté d’inventions du maître : vraiment, une promenade absolument magnifique qui m’a enchantée !

Etape 4 : le château de Chenonceau

C’est celui-là qui m’a toujours fait rêver : le château des dames. Le château sur l’eau, qui semble flotter au-dessus du Cher. Le temps était à nouveau maussade lorsque je suis arrivée, mais à nouveau comme à Chambord le miracle s’est produit. Et l’émerveillement. Le jardin de Diane et celui de Catherine de Médicis, la promenade le long du Cher (il y avait des gens qui faisaient du Canoë et bien que je ne sois pas une grande amoureuse de cette activité (je préfère le paddle), j’avoue avoir eu un petit pincement de jalousie tellement cela doit être magique, au soleil couchant, avec un bon verre de vin), l’intérieur même du château (la visite est extrêmement bien balisée) avec les pièces richement meublées et toutes agrémentées de fleurs fraîches qui embaument, la galerie qui fait comme un petit Ponte Vecchio, la petite ferme, le domaine parsemé d’arbres fleuris et odorants… Bref j’ai vraiment adoré Chenonceau. Mais je n’ai pas pu y déjeuner : en fait j’ai trouvé dommage que le seul vrai restaurant, L’Orangerie, ne donne pas sur le château lui-même, et que la terrasse qui donne sur le château soit un self…

Etape 5 : le château de Cheverny

C’est la visite bonus, qui n’était pas strictement prévue au programme, mais il me restait un peu de temps, et il était sur ma route, je m’y suis donc arrêtée, et là encore j’ai eu un vrai coup de foudre. Le château de Cheverny est connu pour avoir inspiré à Hergé Moulinsart, le château du capitaine Haddock, mais ce n’était pas du tout ce qui m’intéressait, même si bien sûr le lieu capitalise sur la référence. Ce que j’ai aimé, c’est d’abord la visite de l’intérieur, extrêmement bien pensée pour mettre en avant l’art de vivre à la française avec des pièces richement décorées (avec en bonus des décorations de Pâques assez ludiques, et des reproductions de tableaux et une maquette du château en Lego). Et le domaine, une splendeur : le jardin des apprentis avec son arche de glycine merveilleusement odorante, le parc agrémenté en ce moment de gigantesques œufs de Pâques. J’ai eu l’immense chance d’assister à la parade d’amour de deux cygnes noirs sur le petit plan d’eau (c’est très amusant à voir, j’en ai fait un reel) et de pouvoir les prendre en photos avec leurs deux cous formant un cœur. Mais mon coup de cœur va à l’installation de sculptures monumentales du sculpteur Gudmar Olovson, un hommage à la vie et à l’amour, et qui s’appelle d’ailleurs Le Jardin de l’amour et qui m’a beaucoup émue. J’ai moins aimé la célèbre meutes de chiens, ces toutous m’ont fait un peu de peine, d’autant que les pauvres ne doivent pas avoir un bain tous les jours et que j’ai cru que jamais je ne me débarrasserais de l’odeur sur mes mains après les avoir caressés…

Voilà, je suis vraiment très heureuse de ma petite excursion qui m’a bien nourrie et inspirée. J’en reviens pleine « d’usage et raison » comme dirait Du Bellay, des souvenirs plein la tête et la voiture, l’avantage de la situation est que je n’étais pas limitée par le poids de la valise !

Pour plus d’images, la petite vidéo qui va bien :