The Way we were (Nos plus Belles Années) de Sydney Pollack

You think you’re easy? Compared to what, the Hundred Years’ War?

Des années que je voulais revoir ce film, dont certaines scènes restaient profondément ancrées dans ma mémoire, mais il n’était pas disponible sur ma plateforme VOD, si c’est pas malheureux d’ailleurs, mais enfin bref, j’ai fini par mettre la main dessus (grâce à un objet miraculeux dont je vous parlerai bientôt).

Katie Morosky est une activiste communiste juive qui voudrait changer le monde. Hubbell Gardiner quant à lui incarne la jeunesse américaine WASP qui ne pense qu’à s’amuser et n’a aucune conscience politique. Tout les sépare, et pourtant.

S’ils se rencontrent sur les bancs de la fac en 1937, ce n’est que pendant la Seconde Guerre mondiale qu’ils se retrouvent et tombent amoureux. Mais peut-on construire quelque chose lorsqu’on n’a pas la même vision du monde ?

Pur petit joyaux qui invite à la nostalgieThe Way we were est un film assez mélancolique et désenchanté qui interroge avec intelligence les relations amoureuses.

Il ne suffit pas de s’aimer absolument pour être heureux ensemble : il faut aussi composer avec le monde extérieur, et ils ne le font pas de la même manière. Katie est entière, idéaliste, elle veut changer le monde et les gens, s’engage sur tous les fronts, mais elle est insupportable car finalement elle n’accepte pas de profiter des belles choses tant qu’elles sont là, elle n’accepte pas le moindre compromis, fait toujours la leçon à tout le monde.

Hubbell lui est plus réaliste, et accepte certains compromis qui pour Katie sont des compromissions. Malgré leur amour sincère l’un pour l’autre, cela ne peut donc pas fonctionner, car il faudrait que Katie accepte de sacrifier une part de ce qu’elle est, et c’est impossible.

Magnifiquement filmé, tout en grâce et en subtilité, le film interroge aussi le contexte politique particulièrement important dans l’histoire du couple, de l’avant-guerre à la terrible chasse aux sorcières.

Avec le recul, l’engagement pro-soviétique de Katie est évidemment très daté (beaucoup plus aujourd’hui qu’à la sortie du film, où il entrait en résonance avec l’engagement contre la guerre du Viet-Nam), mais finalement cela ajoute une épaisseur supplémentaire : Katie sacrifie son bien-être à l’engagement aveugle dans une cause qui était finalement une erreur historique…

Evidemment, tout le film s’appuie sur le couple Streisand/Redford, ce dernier atteignant ici un sommet dans le charisme et la classe désinvolte. Si au début du film malgré sa beauté irradiante on a du mal à croire qu’il est étudiant (il avait 35 ans lors du tournage…), la scène où il refait le lacet de Katie est plus chargée de tension érotique que bien des scènes beaucoup plus suggestives.

Et puis, soyons honnêtes : déjà Redford c’est quelque chose, mais Redford en uniforme pendant une bonne partie du film c’est… indescriptible !

The Way we were (Nos plus Belles Années)
Sydney POLLACK
1973

Out of Africa, de Sydney Pollack

J’avais une ferme en Afrique…

Ce film est résolument un de mes films cultes, que je revois toujours avec le plus grand bonheur. Vous allez dire que c’est souvent que je vous dit « c’est un de mes films cultes », et de fait, j’en ai beaucoup, et d’un (ce qui est bien : ça permet de varier), et de deux, il se trouve que j’ai effectivement tendance, ici, à vous parler essentiellement des films que je connaîtrai probablement par cœur lorsque je serai vieille…

Après une déception amoureuse, la jeune Karen Dinesen, une jeune aristocrate danoise décide de se marier avec le frère de l’amant qui l’a abandonnée, et part vivre au Kenya, alors colonie britannique, avec son nouvel époux. Devenue baronne Von Blixen, elle est vite délaissée par un mari volage, elle éprouve rapidement un amour profond pour l’Afrique et ses habitants. Et pour l’aventurier Denys Finch Hatton, un homme épris de liberté.

Un destin de femme

Je crois que je pourrais voir mille fois la scène où Robert Redford lave les cheveux de Meryl Streep au milieu de la savane, je ne m’en lasserai pas : je crois que c’est l’une des plus érotiques, parce qu’éminemment suggestive, de toute l’histoire du cinéma (avec la partie d’échec de L’Affaire Thomas Crown).

Peut-être d’ailleurs le fait que je ne suis pas une grande amatrice de Meryl Streep vient-il de là : je suis juste jalouse. Parce qu’il faut bien le dire : Robert Redford, dans ce film, est l’incarnation du mâle à l’état brut : fier, courageux, mais farouche et indépendant comme les lions qu’il chasse.

Quant à Karen, il y a là un grand personnage féminin, libre, généreuse, et indépendante, mais finalement pas tant que ça. Et puis, bien sûr, il y à l’Afrique, véritable personnage, qui fait et défait les destinées, et suscite un amour aussi fort que celui qu’on peut ressentir pour un être humain. Les paysages du film sont absolument magnifiques, et donnent presque envie à la citadine que je suis de grands espaces sauvages.

Out of Africa
Sidney POLLACK
Etats-Unis, 1985