Breakfast at Tiffany’s,  Truman Capote / Blake Edwards

Un film culte : et le roman ?

Ce que j’ai trouvé de mieux c’était de prendre un taxi et d’aller chez Tiffany. Ça  ça me calme immédiatement. La sérénité, l’air de supériorité. On a le sentiment que rien de très mauvais ne pourrait vous atteindre là, avec tous ces vendeurs aimables et si bien habillés. Et cette merveilleuse odeur d’argenterie et de sacs en crocodile. Si je pouvais trouver dans la vie un endroit qui me procure la même impression que Tiffany, alors j’achèterais quelques meubles et je baptiserais le chat.

Je pense que je ne surprendrai personne en avouant que Breakfast at Tiffany’s est l’un de mes films cultes. Aussi me suis-je dit, il y a peu, qu’il était temps de lire le roman de Truman Capote dont il est l’adaptation (habituellement, je fais plutôt les choses dans l’autre sens, le livre puis le film, mais après tout les habitudes, c’est ennuyeux à la longue). Et comme je suis un peu snob, j’ai poussé la perfection jusqu’à acheter l’édition Folio de luxe, fournie avec un magnifique coffret incrusté de faux diamants (dommage qu’il ne soit pas assez grand pour la plupart des livres, sinon il aurait parfaitement trouvé sa place dans mon sac à main). Et j’ai A-DO-RÉ (qui l’eut cru ?).

La fantaisie faite femme

Nous sommes à New-York, en 1943. Le narrateur, écrivain,  revient dans son ancien quartier et se remémore les quelques mois de son amitié amoureuse avec une jeune femme du nom de Holly Golightly, personnage totalement déraisonnable et par là même profondément touchant.

Holly a la mauvaise habitude de perdre ses clés et de sonner chez ses voisins au milieu de la nuit pour se faire ouvrir la porte de l’immeuble. C’est d’ailleurs comme ça que le narrateur fait sa connaissance. Holly ne quitte jamais ses lunettes de soleil. Elle est un peu folle et totalement fantasque, et c’est ce qui rend les hommes fous d’elle. Cela, et sa légèreté, son dilettantisme : elle semble se moquer de tout.

Tous les jeudi, elle se rend à la prison de Sing Sing pour visiter Sally Tomato, un mafieu qui lui donne 100 $ à chaque visite ; ou, plus exactement, son avocat donne à Holly 100$ en échange du « bulletin météo », et Holly est tellement naïve qu’elle ne voit pas la baleine sous le gravillon. Holly organise des fêtes totalement déjantées chez elle. Bref, c’est un papillon, et on comprend qu’on ne puisse pas l’oublier si facilement…

Un film bien sapé

Quant au film, je l’ai revu après ma lecture, et j’ai trouvé que Blake Edwards a pris de grandes libertés avec le roman, pas toujours très justifiables : par exemple, j’ai du mal à comprendre pourquoi il fait du narrateur un gigolo. Concernant le casting, j’ai lu que Truman Capote déplorait le choix d’Audrey Hepburn, car Holly est blonde dans le livre, et évidemment pas l’actrice, mais en même temps elle est tellement parfaite dans le rôle que cette entorse est pardonnée. Par contre ce qui m’a un peu gênée sur le coup, c’est que Blake Edwards fait de l’histoire une love story avec happy end, ce qui n’est pas du tout le propos du roman. Cela dit, ça m’a gênée cette fois, parce que je venais de lire le livre, mais c’est à la base ce qui fait que j’adore ce film.

Et si on ajoute les somptueux costumes d’Hubert de Givenchy, les wayfarer (je soupçonne que le film ne soit pas innocent dans mon choix de ne pas quitter les miennes) et bien évidemment, la chanson, Moon River, qui m’émeut au-delà du dicible…

Donc j’ai apprécié la lecture du roman, mais je crois que je préfère, quand même, le film.

Breakfast at Tiffany’s (lien affilié)
Truman CAPOTE / Blake EDWARDS

4 réponses à « Breakfast at Tiffany’s, Truman Capote / Blake Edwards »

  1. Avatar de Sous le charme de Lillian Dawes « Cultur'elle

    […] tout cela cache une grande fragilité. Bref, elle m’a beaucoup rappelé la Holly Golithtly de Breakfast at Tiffany’s, et il est évident à la lecture qu’il y a un lien d’intertextualité très fort entre […]

    J’aime

  2. Avatar de Janet, de Michèle Fitoussi : une femme inspirante – Cultur'elle

    […] Nuremberg etc. Elle a donné ses lettres de noblesse à un genre, le journalisme littéraire, avant Truman Capote et Tom […]

    J’aime

  3. Avatar de Sous le charme de Lillian Dawes, de Katherine Mosby – Caroline Doudet

    […] sens figuré, car tout cela cache une grande fragilité. Bref, elle m’a beaucoup rappelé la Holly Golithtly de Breakfast at Tiffany’s, et il est évident à la lecture qu’il y a un lien d’intertextualité très fort entre […]

    J’aime

Un petit mot ?

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

Je suis Caroline !

Portrait plan américain d'une femme châtain ; ses bras sont appuyés sur une table et sa maingauche est près de son visage ; une bibliothèque dans le fond

Bienvenue sur mon site d’autrice et de blogueuse lifestyle, sur lequel je partage au quotidien ma manière poétique d’habiter le monde !