Le mythe fondateur de la rencontre amoureuse
La plupart des couples adorent se raconter des histoires, penser que leur rencontre revêt un caractère exceptionnel, et ces innombrables unions qui se forment dans la banalité la plus totale sont souvent enrichies de détails offrant, tout de même, une petite extase. Finalement, on cherche l’exégèse en toute chose.
Cela faisait quelques temps que, ne lisant et entendant que des avis enthousiastes sur David Foenkinos, j’avais envie de voir d’un peu plus près de quoi il retournait. J’ai donc profité de sa sortie en poche pour découvrir ce roman.
Tout commence par une rencontre. Banale en apparence mais, pour chaque couple, le moment de la rencontre devient un mythe fondateur mille fois raconté, et auquel on donne des allures de conte de fées. Un homme, François, aborde une femme, Nathalie, dans la rue. C’est la première fois qu’il fait cela et, contre toute attente, elle accepte de prendre un verre avec lui. Suivent quelques années d’un bonheur parfait et sans nuages, des années emplies d’un amour que rien ne peut ternir, auquel rien ne peut mettre fin.
Jusqu’à ce que la mort vous sépare
Jusqu’à ce que la mort vous sépare… et c’est bien ce qui arrive. Un jour, la tragédie : François est tué, renversé par une voiture alors qu’il faisait son jogging. Le monde de Nathalie s’effondre. Comment faire pour ce reconstruire après ça ?
Le sujet est grave, au haut potentiel lacrymogène. Et pourtant… et pourtant, pas de larmes ici, ou si peu, même pour moi qui suit une fontaine. C’est un roman sur la perte, le deuil de ce qui nous est le plus cher au monde, et c’est beaucoup plus que cela, parce que l’écriture fantaisiste de David Foenkinos parvient à en faire un hymne à l’amour, à l’amour rédempteur, et à la vie.
Les chapitres narratifs alternent avec des chapitres totalement loufoques, des listes, des définitions plus ou moins hors de propos mais toujours drôles. Une étrange mayonnaise semble prendre dans ce roman léger, fantaisiste et contre toute attente gai, mais en même temps sensible et émouvant, plein de délicatesse, comme le dit le titre…
C’est donc pour moi un gros coup de cœur, que j’ai dévoré en une soirée, et que je conseille absolument à tout le monde sans aucune restriction !
La Délicatesse (lien affilié)
David FOENKINOS
Folio, 2011 (Gallimard, 2009)









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