Les Eternelles, d’Yves Simon

Les êtres qui nous façonnent

Nul volume au monde n’a autant de prix que le corps aimé, aucun parfum ne restera gravé au plus profond de nos mémoires que celui de la peau chérie. L’amour parfume les souvenirs des hommes et des femmes, il enchante de son souffle chaque aspiration de nos poumons. L’amour est exaltation du temps présent, notre délectation atavique pour l’éternité.

Il y a quelques temps, je découvrais Yves Simon avec un recueil de nouvelles : Un Instant de bonheur, qui m’avait transportée, de bonheur justement, et j’étais bien décidée à lire d’autres œuvres de cet auteur. Aussi je n’ai pas du tout hésité lorsque je suis tombée sur ce roman. Et qu’est-ce que j’ai bien fait !

Les Eternelles, ce sont « celles qui reposent dans un coin de nos mémoires comme de précieux bijoux que l’on aurait portés et qui ne se seraient jamais altérés« . Les femmes que le narrateur ne peut oublier, et qui sont cinq : Irène, la passion amoureuse, Marie, Céleste, Lola, et sa mère. Des femmes qui l’ont marqué et on fait de lui ce qu’il est.

Ecrire l’amour

Ce roman est un énorme coup de cœur et encore je trouve que le mot est faible. Quelle merveille ! Bien sûr ce livre parle d’amour et il n’est pas étonnant qu’il m’ait touchée au plus profond de mon âme !

Et quel talent dans l‘écriture. Une écriture très sensuelle, très charnelle et érotique, très masculine et qui pourtant parle aux femmes. Je l’avais déjà remarqué : Yves Simon a une manière de parler d’amour qui m’émeut, me transporte.

Il parle de l’écriture également, de cette « réécriture poétique du vécu » qu’est pour l’auteur l’écriture romanesque, qui permet de sublimer l’expérience en art. Parfois, j’ai trouvé des accents de Kundera, très proche de L’Insoutenable légèreté de l’être dans sa légèreté et la pesanteur.

Ce roman m’a bouleversée, à tel point que l’autre jour, de passage chez un bouquiniste, j’ai regardé s’il n’avait pas ses autres romans, et comme il en avait quelques uns, j’ai tout pris, j’ai donc de longues heures de bonheur devant moi avec cet auteur.

Si vous ne l’avez pas encore découvert ou si vous n’avez pas lu ce roman, précipitez vous, c’est une expérience de lecture magnifique, un bonheur presque mystique.

Les Eternelles (lien affilié)
Yves SIMON
Le Livre de Poche 2006 (Grasset, 2004)

4 réponses à « Les Eternelles, d’Yves Simon »

  1. Avatar de Un homme ordinaire, d’Yves Simon | Cultur'elle

    […] qu’Yves Simon parle beaucoup des femmes, il a beaucoup écrit sur sa mère, une de ses Éternelles, sans doute la plus importante ; mais il n’avait jusqu’ici que très peu parlé de ce […]

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  2. Avatar de Le Prochain amour, d’Yves Simon – Caroline Doudet

    […] intéressée par le motif des trois statuettes (très freudien) qui était déjà présent dans les Eternelles : un de ses amis lui offre un coffret contenant trois statuettes, représentant les trois femmes […]

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  3. Avatar de La dérive des sentiments, d’Yves Simon – Caroline Doudet

    […] Un Instant de Bonheur, Les Eternelles et Le Prochain amour, je me suis plongée dans La Dérive des sentiments, Prix Médicis […]

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  4. Avatar de Un homme ordinaire, d’Yves Simon – Caroline Doudet

    […] qu’Yves Simon parle beaucoup des femmes, il a beaucoup écrit sur sa mère, une de ses Éternelles, sans doute la plus importante ; mais il n’avait jusqu’ici que très peu parlé de ce […]

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