Le Guépard, de Luchino Visconti

Le Guépard, de Luchino Visconti

Il faut bien que tout change pour que rien ne change

Il y a de cela quelques étés, j’avais lu et beaucoup apprécié Le Guépard, roman de Lampedusa devenu un classique de la littérature italienne. En revanche, je ne crois pas avoir eu avant dimanche soir l’occasion de voir le film de Visconti (ou alors je ne m’en souviens pas, ce qui est possible), palme d’or au festival de Cannes en 1963.

1860. Les troupes républicaines menées par Garibaldi débarquent en Sicile, annonçant la fin d’une époque pour l’aristocratie déjà décadente de l’île, et notamment pour le prince Salina (Burt Lancaster) et sa famille, qui s’installent dans leur villégiature de Donnafugata, un peu plus à l’abri que sur les hauteurs de Palerme.

Tancrède (Alain Delon), le neveu du Prince, pour qui il semble éprouver plus de tendresse que pour ses propres fils, s’engage quant à lui dans les troupes garibaldistes et est blessé lors de la bataille de Palerme, puis, ayant rejoint les siens à Donnafugata, il tombe amoureux d’Angelica (Claudia Cardinale), la fille du maire, roturière, mais très riche !

La fin d’un monde

Tout est magistral dans ce film, à commencer par les acteurs. Burt Lancaster, en vieux guépard (le symbole de la famille Salina) fatigué, est admirable de dignité, mais aussi de malice. Claudia Cardinale est d’une sensualité sauvage, pleine de grâce et d’exubérance. Quant à Alain Delon jeune, c’était tout de même quelque chose ! Et ils forment tous deux un couple magnifique, lumineux, qui irradie de beauté et éclipse tout le reste.

Je l’avoue, si certaines subtilités politiques et historiques me sont un peu passées au-dessus (je ne connais pas assez bien l’histoire italienne pour tout suivre), l’histoire d’amour elle ne m’a pas laissée de marbre, non plus que les décors, les lumières et bien sûr les costumes, notamment lors de la mythique scène du bal, un modèle du genre.

Ce film n’a pas été sans me rappeler, je ne sais pas exactement pourquoi (les robes à froufrous ? L’ambiance de fin d’époque ? La petite moustache d’Alain Delon à un moment ?) Autant en emporte le vent.

En revanche, j’aurais du mal à juger la fidélité au livre, car ma lecture est trop ancienne, mais j’ai tout de même retrouvé l’ambiance générale qui m’avait plu dans le roman. En tout cas, voilà un grand film, un chef-d’oeuvre, un classique même, doté d’un souffle particulier, à voir et à revoir…

Un commentaire

  1. cora85 dit :

    J’avoue m’être ennuyée, mais le personnage du Prince m’a bouleversée ! J’ai également adoré les costumes et les décors…et trouvé une ressemblance avec « Autant en emporte le vent ». La plus belle histoire d’amour est entre le Prince et Angélica, que j’imagine être une métaphore du passé et du présent ; il y a une si belle mélancolie…

    J’ai très envie de découvrir le roman, et de regarder l’adaptation par Netflix.

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