Parfois, avec les mecs, c’est plus futé d’être conne !
Par un détour curieux de mon esprit, il s’avère que l’essai que je suis actuellement en train de lire (Beauté Fatale de Mona Chollet pour ne pas le nommer) m’a fait penser à ce film que j’aime beaucoup, parce qu’il est finalement moins idiot qu’il n’en a l’air. Mona Chollet appréciera sans doute la référence. Ou pas.
En fait, ce que je trouve intéressant dans ce film, c’est la manière dont il met en évidence ce qui est finalement un des grands problèmes des femmes aujourd’hui (et Mona Chollet en parle, c’est pour ça. Mais nous reviendrons à Mona Chollet en temps et en heure) : pouvoir être à la fois féminine, sexy, séduisante, et crédible d’un point de vue intellectuel. D’ailleurs, je parlais déjà de ce problème il y a longtemps.
Résumons. Cécile est doctorante en anthropologie, et suite à un loupé monumental, elle est engagée par un grand professeur, Laurent Gaspard, pour être son assistante. Dans le même temps, elle se lance dans des recherches sur une tribu tout à fait moderne : les bimbos, guerrières de la séduction.
Pour mieux approcher la tribu, elle se fond dans la masse, et à l’aide d’Alex, l’une d’elles, devient Brigitte, blonde, et écervelée, qu’elle fait passer pour sa cousine. Problème : Cécile est amoureuse de Laurent. Sauf que lui, ce grand idiot, n’a d’yeux que pour Brigitte et ignore superbement Cécile…
Sois belle et tais-toi ?
Alors évidemment, c’est une comédie, et c’est assez amusant. Mais surtout, il y a cette scène qui m’a toujours frappée : au bout d’un moment, Brigitte déteint sur Cécile, qui commence à prendre un peu plus soin de son apparence, et se fait tancer par Laurent sous prétexte qu’elle ne s’habille plus à la hauteur de son intellect. CQFD. Sois belle et tais-toi, ou bien sois intelligente mais moche.
Les deux ensemble, ce n’est pas possible. L’intérêt du film (enfin, l’un des intérêts), c’est comment finalement les deux aspects de la personnalité de Cécile, le côté « intellectuelle sérieuse » qui avait toujours pris le dessus, et le côté « futile et séductrice » qu’elle découvre également faire partie de son être, mais qu’elle ne s’autorise au départ que de manière caricaturale, parviennent à l’équilibre.
Et aussi comment le grand idiot arrive à comprendre que les deux ne font qu’une, et que oui, une femme peut être à la fois brillante intellectuellement et jolie à regarder.
Le grand défi du féminisme
Et il me semble que l’un des grands défis du féminisme est là. Que les femmes puissent concilier les deux, ne soient pas obligées de choisir, et ne soient pas obligées de sacrifier une part essentielle de ce qu’elles sont, parce que c’est finalement mentir et jouer un rôle, pour être prises au sérieux. Nous y reviendrons lorsque nous parlerons de Beauté fatale…
Et Cendrillon, me direz-vous ? C’est une réflexion d’Alex dans le film, qui explique à Cécile qu’on n’attrape pas les mouches avec du vinaigre, et que Cendrillon, habillée en souillon, elle n’intéresse pas le Prince. Par contre, dès qu’elle met la robe Gucci, alors là, oui. Ce qui, du reste, n’est pas faux…
Bimboland
Ariel ZEITOUN









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