Le rêve semble réel quand on y est, ce n’est que quand on se réveille qu’on se rend compte qu’il avait quelque chose d’étrange…
Comme beaucoup de monde, dimanche soir, j’ai regardé Inception. Je ne l’avais pas encore vu, et tous ceux qui m’en avaient parlé m’avaient dit qu’ils n’avaient rien compris. Bon. Mais j’étais curieuse, quand même, d’autant que comme on sait, les rêves, c’est mon truc. Me voilà donc concentrée devant mon écran, me disant que c’était bien parti pour que ça fasse comme Matrix et que je ne comprenne rien… Mais je suis kamikaze…
Dom Cobb est le meilleur des extracteurs : sa spécialité consiste à s’approprier les secrets les plus précieux des gens, enfouis au plus profond de leur subconscient, pendant qu’ils rêvent et que leur esprit est particulièrement vulnérable.
Très recherché pour ses talents dans l’univers de l’espionnage industriel, Cobb est aussi devenu un fugitif depuis la disparition de sa femme Mall, qui continue de le hanter. Mais une ultime mission pourrait lui permettre de retrouver sa vie d’avant et ses enfants – à condition qu’il puisse accomplir l’impossible : l’inception. Au lieu de subtiliser un rêve, Cobb et son équipe doivent faire l’inverse : implanter une idée dans l’esprit d’un individu…
Ce film n’est pas vraiment le genre à pouvoir être regardé d’un œil en faisant sa manucure du dimanche soir (dommage pour moi) : on baisse d’attention deux minutes, et on ne comprend plus rien.
J’exagère à peine, parce qu’entre la réalité (et encore, sommes-nous dans la réalité à un moment, ou la totalité du film est-elle un rêve ?), les rêves de niveau 1, de niveau 2, de niveau 3, on est vite perdu. De fait, j’étais tout de même aidée au départ par ma suractivité onirique : les rêves concaténés, l’indécision entre le monde du réel et celui de l’imaginaire, j’ai l’habitude, c’est mon lot quotidien. Un jour j’ai fait un rêve de niveau trois.
Le pire, c’est la succession des réveils, parce que même quand vous êtes effectivement bien réveillé, vous n’en êtes plus si sûr, et comme en plus le rêve était terrifiant, j’ai failli mourir de peur (et je ne me suis pas rendormie). Mais bref, passons parce que si je commence à vous parler de ma vie nocturne…
Je ne suis pas certaine d’avoir tout compris, mais j’ai compris l’essentiel : Christopher Nolan est un génie, et comme tous les génies, il est complètement barré. Mais vraiment, pour imaginer un scénario pareil, il faut avoir un peu un grain, à savoir une imagination totalement débridée.
Alors, je m’interroge toujours sur le sens du film, comme tout le monde, et je finis par penser que là est justement le génie de Nolan : tout le monde se creuse la tête, mais il n’y a pas de sens, il y en a une multitude, et chacun choisit celui qui lui convient. J’ai exploré plusieurs pistes, et dans tous les cas, il y a des éléments qui ne collent pas : il faut choisir une solution, tout en sachant que certains faits viennent l’invalider, c’est comme ça.
Reste que c’est un très très grand film, que je reverrai avec plaisir, car j’aime la manière dont Nolan met en abyme la création artistique (et pas seulement le cinéma comme certains ont pu le dire), le rôle du souvenir dans l’acte créateur, la porosité entre le réel et l’imaginaire, autant de thèmes qui bien sûr me fascinent. J’ai aimé que ce film me donne à réfléchir.
Inception
Christopher Nolan
Etats-Unis, 2010









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