Eternal Sunshine of the Spotless Mind, de Michel Gondry

Effacer ceux qu’on a aimé

You can erase someone from your mind. Getting them out of your heart is another story.

Avant de peut-être si je suis décidée aller voir L’Écume des jours, j’avais envie de me replonger dans ce qui est pour moi un film culte qui me nourrit à chaque fois différemment selon les aléas de mon existence (qui en compte beaucoup).

La première fois que je l’ai vu c’était en 2005, lorsqu’il est sorti donc, avec une de mes amies. Après le film, je flottais sur un nuage de bonheur tant l’histoire m’avait émerveillée et conquise ; mon amie, elle, était moins enthousiaste, si je me souviens bien. Toujours est-il que ce film est entré dans mon panthéon personnel (combien on apprendrait sur les gens en connaissant leur panthéon personnel !) et que j’ai bien dû le voir une dizaine de fois en même pas dix ans, ce qui vous me l’accorderez est beaucoup.

Mais quand on aime on ne compte pas, en plus d’avoir toujours vingt ans.

Joel est effondré quand il découvre que son ex, Clémentine, a effacé de sa mémoire leur relation tumultueuse. Désespéré, il prend contact avec l’inventeur du procédé, le Dr Howard Mierzwiak, pour subir le même traitement.

Mais tandis que ses souvenirs s’évanouissent, Joel se rend soudain compte qu’il aime toujours Clémentine et il lutte de toutes ses forces pour la garder présente quelque part dans sa mémoire

Le pire serait de ne pas l’avoir rencontré

Evidemment, la question centrale du film est métaphysique : et si j’avais la possibilité d’effacer de ma mémoire certains souvenirs, le ferais-je ? Bien sûr, ce serait plus confortable, mais j’y perdrais aussi une part de ce que je suis et qui s’est construite par certaines histoires qu’en un sens je voudrais pouvoir oublier car leur souvenir me fait mal encore aujourd’hui, malgré tout, mais qui sont tout de même une part de moi-même, qu’en plus j’ai la chance de pouvoir sublimer par l’écriture.

Et puis, me revient toujours à l’esprit cette phrase finalement très juste de Marc Lévy (qui l’a peut-être piquée à quelqu’un car il me semble qu’elle ne date pas d’hier, mais je n’arrive pas à retrouver) (en même temps, Lévy est très doué pour les aphorismes) : Perdre quelqu’un qu’on a aimé est terrible, mais le pire serait de ne pas l’avoir rencontré. 

Toujours est-il que chaque fois que je vois ce film, je réfléchis à la question, et je dois dire que c’est souvent assez curieux.

Et puis, bien sûr, il y a cette histoire d’amour qui n’en finit pas, et c’est un film extraordinairement positif et optimiste, car Joel et Clem, qui ne se souviennent plus l’un de l’autre, se rencontrent à nouveau et tombent amoureux à nouveau. Et prennent le risque d’être à nouveau ensemble.

Enfin, c’est Gondry, d’une poésie rare, chaque plan est une trouvaille d’une magie puissante, c’est d’une esthétique époustouflante, la bande son est parfaite, la photographie impeccable, bref : un chef d’œuvre !

Eternal Sunshine of the spotless mind
Michel GONDRY
Etats-Unis, 2005

 

13 réponses à « Eternal Sunshine of the Spotless Mind, de Michel Gondry »

  1. Avatar de L'or des chambres

    Un film très très spécial et que j’ai beaucoup, beaucoup aimé moi aussi !! D’ailleurs, tu me donnes envie de le revoir…

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  2. Avatar de L'or des chambres

    (une dizaine de fois en dix ans en effet c’est pas mal ;0)

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  3. Avatar de Antigone (@EcritsAntigone)

    Ah j’adore ce film aussi, et il est devenu un des 4/5 que je préfère oui aussi !

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    1. Avatar de L'Irreguliere

      Il est magistral !

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  4. Avatar de Marion

    Comme j’aime ce film…

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  5. Avatar de valmleslivres
    valmleslivres

    J’aime beaucoup. Par contre, je l’ai regardé une fois en fin d’année avec une classe et certains étaient totalement perdus.

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    1. Avatar de L'Irreguliere

      En effet, malgré la couleur variable des cheveux de Clem qui permet de suivre le fil chronologique, c’est un peu compliqué

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  6. Avatar de mixate

    c’est un superbe film, j’adore, ça me rappelle une époque de ma vie.
    merci 😉

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  7. Avatar de La science des rêves, de Michel Gondry | Cultur'elle

    […] de Gondry, et on y retrouve de nombreux éléments de ce qui font son monde bien particulier : une histoire d’amour compliquée, une inventivité étonnante avec un personnage qui se crée un monde imaginaire fait de […]

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  8. Avatar de The Discovery, de Charlie McDowell | Cultur'elle

    […] Un très bon film qui, forcément, pose nombre de questions métaphysiques et non des moindres, et notamment notre appréhension de la mort : si, pour les croyants, la survie de l’esprit ne fait pas de doute, que deviendrait l’humanité si cette survie n’était plus une question de foi mais une certitude scientifique ? Et du reste, en quoi consiste cette survie de l’esprit ? Evidemment, cela est vertigineux, surtout que cela se double d’une histoire d’amour dont on comprend à la fin les implications, et que cela interroge nos choix. Ce film m’a rappelé, par certains côtés, L’Expérience Interdite, un film que j’avais vu et revu à une époque, mais aussi un petit peu Eternal Sunshine of the spotless mind… […]

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  9. Avatar de La science des rêves, de Michel Gondry – Caroline Doudet

    […] de Gondry, et on y retrouve de nombreux éléments de ce qui font son monde bien particulier : une histoire d’amour compliquée, une inventivité étonnante avec un personnage qui se crée un monde imaginaire fait de […]

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