Je n’étais jamais allée au musée Jacquemart-André. Ce n’est pas faute, pourtant, d’arpenter souvent le boulevard Haussmann. Mais, on pouvait s’en douter, cette exposition m’a irrémédiablement attirée.
Avant de pénétrer l’exposition proprement dite, le visiteur peut arpenter à loisir le magnifique hôtel particulier né de la passion d’Édouard André et de Nélie Jacquemart, son épouse, et leur collection composée d’œuvres majeures des plus prestigieux artistes de la Renaissance italienne, des grands maîtres de la peinture flamande ou encore de ceux de la peinture française du XVIIIe siècle.
J’ai surtout été très impressionnée par l’architecture elle-même, absolument stupéfiante, et notamment le monumental escalier :

Mais venons-en à l’exposition elle-même, qui était l’objet principal de ma visite.
Le principe est de montrer comment, à une époque marquée par le puritanisme, les peintres expriment à travers leur sensibilité un art qui contraste avec la rudesse de cette époque et sa rigueur morale : retour à l’Antiquité, femmes dénudées, peintures décoratives somptueuses, compositions médiévales, expressions poétiques et symboliques héritières des préraphaélites…
Le sujet de ces peintres est la femme. Son corps n’est plus entravé comme dans la vie quotidienne, mais symbolise une féminité idéale, objet de désir et d’obsession : sorcières, femmes fatales, héroïnes amoureuses, beautés classiques.
Connus ou moins, les peintres exposés célèbrent le « culte de la beauté« , et c’est un véritable régal pour les yeux : Lawrence Alma-Tadema, Edward Burne-Jones, John William Godward, Frederick Goodall, Arthur Hughes, Talbot Hughes, Frederic Leighton, Edwin Long, John Everett Millais, Albert Moore, Henry Payne, Charles Edward Perugini, Edward John Poynter, Dante Gabriel Rossetti, Emma Sandys, Simeon Solomon, John Strudwick, John William Waterhouse et William Clarke Wontner, autant d’artistes aux sensibilités constrastées mais qui savent rendre hommage à leur idéal de féminité.
J’ai, évidemment, été très touchée par cette exposition. Certaines œuvres (Les roses d’Heliogabale d’Alma-Tadema notamment) m’ont littéralement envoûtée, j’ai pris beaucoup de plaisir à voir de près quelques œuvres de mes chers préraphaélites et j’ai aimé découvrir des artistes dont je n’avais jusqu’alors pas entendu parler.
En outre, l’exposition n’est pas trop encombrée, on peut circuler facilement et rêvasser à loisir.


Le Philtre d’amour (1906-1907 ou 1913-1914)
La boule de cristal (1902)
Désirs et volupté à l’époque victorienne
Collection Pérez Simon
Musée Jacquemart-André
Jusqu’au 20 janvier 2014









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