Slip ou caleçon ? Fromage ou dessert ? Blonde ou brune ? Rouge ou blanc ? Fraise ou chocolat ?
Tels sont quelques uns des sujets farfelus que je propose en colles de culture générale aux étudiants de prépa. Tous ont un point commun : ils posent le problème du choix.
Et quand je dis problème, je pèse mes mots, car pour moi, faire un choix est plus qu’un problème. Car choisir, c’est renoncer. Renoncer à toutes les autres possibilités que l’on n’aura pas élues. Et qui, pourtant, auraient peut-être été chouettes.
C’est peut-être pour ça que je ne me marie pas. Épouser un homme, c’est renoncer à tous les autres, non ? Ce qui est injuste, et comme Don Juan dans son éloge de l’inconstance, je pourrais dire « toutes les belles ont droit de nous charmer, et l’avantage d’être rencontrée la première ne doit point dérober aux autres les justes prétentions qu’elles ont toutes sur nos cœurs. Pour moi, la beauté me ravit partout où je la trouve, et je cède facilement à cette douce violence dont elle nous entraîne. J’ai beau être engagé, l’amour que j’ai pour une belle n’engage point mon âme à faire injustice aux autres ».
Mais c’est pareil au restaurant : je suis plus que perplexe devant les cartes lorsqu’elles sont trop riches, et j’ai tendance à commander toujours la même chose. Et à prendre un café gourmand en dessert, comme ça je n’ai rien à sacrifier.
Du coup, j’évite autant que faire se peut de me mettre dans des positions où j’aurai à choisir entre plusieurs éventualité qui me tentent.
Mais parfois, l’Univers semble conspirer pour me mettre dans des situations impossibles.
Tenez, là : j’avais décidé depuis de longs mois qu’en juillet, j’irais à Bruxelles. C’était clair dans ma tête : Bruxelles. Et puis, voilà, depuis quelques semaines j’ai Londres qui s’est mis à clignoter dans ma tête et à m’envoyer plein de signes et d’appels pressants. « Viens, viens, tu as envie de me revoir. Viens, viens ».
Je ne sais plus. Londres ou Bruxelles ? Alors, vous me direz : « Fais les deux », et c’est ce que j’avais envisagé un temps (je cherche toujours à me glisser entre les termes d’une alternative), mais comme je ne veux pas partir trop longtemps (il n’y a que pendant les vacances d’été que j’arrive à écrire correctement, et si je commence à aller par monts et par vaux je ne commencerai jamais mon deuxième roman) et que je ne veux pas être frustrée en ne faisant les choses qu’à moitié, je dois choisir.
Londres ou Bruxelles ?
Suivre ma première idée, ou me laisser porter par les signes (qui ont peut-être une raison impérieuse de m’envoyer à Londres, qui sait ?)
(Alors le premier qui dans les commentaires me dit « Amsterdam », « Budapest », « Rome », « Barcelone » ou je ne sais quelle autre ville qui pourrait me faire envie, comme l’ont fait l’autre jour certains de mes amis Facebook à qui j’exposais mon dilemme, je vous préviens : je le mords !)









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