Il détestait cet homme. Pour qui se prenait-il, ce marionnettiste qui jouait avec son imagination et en emmêlait les fils ? Ce Fabrice Nile, ce fantôme qui sentait les bancs nocturnes ? Qui lui jetait à la figure de l’imprévu, cette chose détestable ?
L’an dernier, on a beaucoup parlé de Caroline Vermalle pour son roman L’Île des beaux lendemains, que je n’ai malheureusement pas lu. Mais lorsque j’ai lu le résumé de ce texte, j’ai immédiatement été séduite…
Me Frédéric Solis a tout : il est jeune, il est riche, il est brillant, il habite un appartement de rêve, il a du goût et collectionne les tableaux impressionnistes, et pour couronner le tout, il est beau et a beaucoup de succès auprès des femmes. Cela ne fait-il pas beaucoup pour un seul homme ?
Justement, si, et en grattant un peu il s’avère qu’il n’est pas si heureux que ça : sa passion pour les toiles de maîtres le ruine, et lorsqu’il reçoit la lettre d’un notaire lui annonçant un héritage, même si le nom du défunt ne lui dit rien, il espère toucher de quoi payer ses créanciers.
Mais en place d’espèces sonnantes et trébuchantes, il reçoit une boîte, une carte au trésor et des tickets qui l’emmèneront sur la trace des impressionnistes qu’il aime tant, et d’un trésor plus précieux encore…
Ce petit roman est un véritable bijou d’optimisme et de poésie, une fable qui nous entraîne dans un voyage initiatique à la recherche de soi et du bonheur à l’aide d’une carte au trésor d’un genre particulier : une carte qui est faite d’une multitudes de petites choses qui, mises bout à bout, font le bonheur d’une vie, toutes ces petites choses que l’on veut vraiment vivre et qui se réalisent, à condition d’y croire.
C’est presque, à ce stade là, un guide de développement personnel (car on ne peut s’empêcher de se demander à quoi ressemblerait sa propre carte au trésor).
Mais c’est plus encore ; assez philosophique par moments, ce roman est aussi une belle histoire d’amour et d’amitié, d’entraide, de tolérance, dont les personnages sont immédiatement touchants : Frédéric, bien sûr, mais aussi Pétronille, son assistante, pétillante jeune femme qui passe son temps à faire des choux à la crème (et des gaffes).
Sincèrement, même si c’est un roman, cela redonne foi en l’humanité de voir tous ces personnages qui s’unissent pour une bonne cause, qui s’incarnent en signes à suivre pour guider Frédéric sur le bon chemin. Celui qui permet de vivre les belles choses avant qu’elles ne disparaissent, et donne une deuxième chance lorsqu’on a laissé passer la première. La chance de se construire une vie pleine, riche, et heureuse…
Et puis, comment ne pas être séduit par ce voyage sur les traces des impressionnistes, de Giverny au musée d’Orsay ? Ici, l’art est au cœur même du bonheur. Cela ne pouvait, évidemment, que me toucher !
Une collection de trésors minuscules (lien affilié)
Caroline VERMALLE
Belfond, 2014









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