Angélique, c’est un peu un mythe. On connaît surtout, de fait, l’adaptation de Bernard Borderie avec Michèle Mercier et Robert Hossein, tant de fois diffusé et rediffusé à la télévision qu’il est difficile de ne ne pas en avoir vu au moins un sur les cinq.
Ma connaissance de la saga s’arrête là, même si tous les volumes sont dans la bibliothèque maternelle : je n’ai jamais eu le courage de me lancer dans cette lecture (je l’ai déjà dit : je ne suis pas une grande adepte des histoires en multiples épisodes).
C’est donc à un monument qu’a décidé de s’attaquer Ariel Zeitoun, avec un film en deux volets (mais il n’est pas sûr que le deuxième voie le jour de sitôt).
Milieu du XVIIè siècle. Angélique de Sancé est donnée en mariage (« vendue », selon ses propres termes) à Joffrey de Peyrac, le puissant comte de Toulouse, qu’elle n’a jamais vu. Fougueuse, pourvue d’un fort caractère, elle déteste déjà ce mari infirme et défiguré. Mais, malin, celui-ci décide de ne pas la forcer, comme il le pourrait, et entreprend plutôt de la séduire. Pendant que, dans l’ombre, les comploteurs s’agitent…
Ah, Angélique. Quel personnage d’envergure ! Noble, fière, insoumise, c’est aussi une grande amoureuse, sensuelle et passionnée, qui se retrouve au milieu d’un tas d’intrigues, de complots et d’embrouilles tels qu’en est nourrie la France de Louis XIV.
Cela suffit-il pour faire un bon film ? Certes pas. Alors je serai moins sévère que d’autres, et je ne parlerai pas de naufrage : on passe, c’est certain, une bonne soirée avec ce film plutôt divertissant. Comme devant un bon téléfilm, quoi.
Certaines scènes sont très belles, et Gérard Lanvin se révèle plutôt convaincant en libertin un peu sorcier et diabolique, parvenant à être à la fois repoussant et terriblement attirant (ce qui n’est pas donné à tout le monde).
Mais voilà, il manque quelque chose. Il manque d’abord un certain souffle pour dépasser la catégorie du téléfilm. Il manque un budget costume digne de ce nom, parce que là, sérieusement, ça fait pitié. Et puis, surtout, il manque une actrice charismatique face à Gérard Lanvin : Nora Arnezeder est belle comme tout, elle se donne à fond, mais elle manque cruellement d’envergure, je trouve.
Conclusion : le film ne gagne pas son pari, ce n’est pas mauvais mais on aurait pu s’en passer. A voir lorsqu’il sera diffusé à la télévision, mais franchement, ne vous précipitez pas.
Angélique
Ariel ZEITOUN
France, 2013









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