Ecoute-moi, Stanislas, je ne sais pas pourquoi Camille agit de la sorte, mais ce dont je suis sûre, c’est qu’un jour, dans longtemps, vous vous retrouverez. Et alors, tous les deux, vous serez prêts à vous aimer. Sois patient. Elle te reviendra.
Camille et Stanislas se sont rencontrés au lycée, se sont aimés et se sont quittés, à cause de Camille d’ailleurs, qui n’était pas prête à l’époque à ouvrir son cœur et s’est vengée sur Stanislas de ses échecs avec les garçons, s’amusant avec lui et lui broyant le cœur.
Quelques années après, Camille est devenue écrivain, son mariage est un échec, et Stanislas un des personnages du roman qu’elle est en train d’écrire. Elle décide de renouer le fil.
Ce roman, c’est la chronique d’un naufrage annoncé, car malgré l’amour, Stanislas et Camille ne sont visiblement pas faits l’un pour l’autre, et cela n’a pas été sans me rappeler de douloureux moments de mon existence, raison pour laquelle j’ai particulièrement aimé ce roman qui a fait écho en moi, malgré une histoire qui n’a rien à voir avec la mienne. Mais c’est la magie de la littérature.
Immédiatement, je me suis sentie très proche du personnage complexe de Camille, que l’on peut considérer comme manipulatrice, cruelle et souvent cynique, mais qui est avant tout une jeune femme qui ne sait pas trop comment s’y prendre avec le sentiment amoureux ; c’est une intellectuelle, un peu bobo, qui se sert de sa vie pour écrire ses romans, et collectionne les souvenirs de ses histoires d’amour perdues dans des cartons.
Stanislas, lui, d’adolescent un peu romantique est devenu trader, et entraîne sa belle dans le monde de la haute finance, un monde superficiel où le fric s’affiche sans aucune élégance, vulgaire et blingbling ; un personnage qui manque totalement de poésie, donc, et que j’ai eu du mal à cerner.
Ils vivent à Londres, mais pas le Londres que j’aime, un Londres froid, qui fonctionne un peu comme le négatif de Paris.
Et l’opposition des deux villes, c’est l’opposition des deux mondes de Camille et de Stanislas, qui ne parviennent pas à se glisser dans le quotidien lorsque la passion s’efface. Alors ils voyagent. « Fuir, là-bas fuir », semblent-ils dire sans cesse. Mais on ne peut pas toujours voyager et lentement, inexorablement, leurs routes se séparent.
Un texte sensible, à l’écriture simple, sans fioritures, mais sincère, qui m’a beaucoup touchée.
Petits arrangements avec nos cœurs (lien affilié)
Camille De PERETTI
Stock, 2014









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