Lunes de fiel, de Roman Polanski

On devrait se séparer quand la passion culmine. Ne jamais attendre l’inévitable déclin.

J’avais vu ce film il y a une vingtaine d’années. Autant dire qu’il ne m’en restait pas grand chose, sinon un sentiment de malaise et de trouble, comme c’est souvent le cas d’ailleurs avec les films de Polanski.

Fiona et Nigel Dobson, un couple d’Anglais, effectuent un voyage pour fêter leurs sept ans de mariage. Sur le bateau qui les mène en Turquie, il font la connaissance de Mimi, une française, puis de son mari Oscar, un écrivain américain en fauteuil roulant, qui entreprend de raconter son histoire à Nigel et de le mettre en garde contre Mimi. D’abord scandalisé, Nigel est petit à petit troublé par le récit

Avec la mécanique implacable de la tragédie grecque, ce film impeccablement construit revisite le mythe de la femme fatale et de la passion amoureuse s’apparentant à une véritable folie. On sait que ça va mal finir, dans le récit cadre comme dans le récit inséré.

Mimi, qui apparaît tantôt comme ingénue et fragile, tantôt comme vénéneuse et dangereuse, tisse sa toile, tend son piège grâce à sa sensualité débordante, Salomé danseuse ensorcelante et provocante. Comme d’habitude, Emmanuelle Seigner passe l’essentiel du film à moitié nue voire complètement, et irradie totalement la pellicule, faisant des hommes des pantins.

L’enjeu du film, c’est la descente aux enfers d’un couple qui n’est finalement lié que par le sexe : évidemment, le film suscite le malaise, de par sa violence et la crudité. Les rapports de domination et de soumission sont mis à nu, leur mécanisme exhibé et démonté d’autant mieux qu’ils sont flous : chacun, tour à tour, endosse les deux rôles, victime et bourreau.

En face, un couple un peu coincé (Hugh Grant et Kristin Scott Thomas, parfais en Anglais proprets) pour qui cette histoire sera sans aucun doute cathartique et libératrice.

Assurément, un film dérangeant et troublant, marqué par la chair, la violence, le sang et le sexe. Eros et thanatos, une fois de plus. Assurément, un des plus grands films de Polanski, à voir absolument !

Lunes de fiel
Roman POLANSKI (d’après le roman éponyme de Pascal BRUCKNER, lien affilié)
1992

8 réponses à « Lunes de fiel, de Roman Polanski »

  1. Avatar de Bernieshoot
    Bernieshoot

    Ce film aurait bien vieilli, je n’aurais pas parié dessus

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    1. Avatar de Caroline Doudet

      Je ne trouve pas qu’il ait tant vieilli que ça, à part que Hugh Grant fait bébé !

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  2. Avatar de rp1989

    C’est un film qui pourrait me plaire.

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  3. Avatar de Marion

    Un des Polanski que je n’ai pas vu ! Il me tente beaucoup !

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  4. Avatar de Some like it very hot… | Cultur'elle

    […] 7. Lunes de Fiel, de Roman Polanski […]

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  5. Avatar de le cinema avec un grand A
    le cinema avec un grand A

    Je l’ai vu il y a un bout de temps…Je me rappelle d’un film troublant comme vous dites =)

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