Sans mémoire, pas de littérature.
Encore une histoire d’écrivain ? Oui. Je ne m’en lasse pas.
Matthieu Vasseur voudrait être écrivain. Et, de fait, il passe beaucoup de temps à écrire. Mais, parce qu’il n’arrive pas à se faire publier et qu’il faut bien manger et payer son loyer, il travaille dans une société de déménagement. Un jour, en vidant l’appartement d’un vieil homme décédé sans laisser de descendance, il tombe sur un journal relatant la guerre d’Algérie. Il décide de se l’approprier, et cela lui permet de faire une entrée remarquée dans le monde littéraire.
Mais tout ne va pas se passer tout à fait comme prévu…
Il y a dans ce film, évidemment, une représentation de la dure condition de l’écrivain : les refus standards des maisons d’édition, le doute sur le fait que le manuscrit ait été lu ou non, le boulot totalement inintéressant pour subsister, la documentation, même si ici elle est faite a rebours. La page blanche qui refuse obstinément de se noircir.
Néanmoins, on ne peut que s’interroger sur le véritable statut d’écrivain de Mathieu : animé par la soif de reconnaissance plus que par le besoin impérieux d’écrire, il se construit un personnage à partir d’interviews de vrais auteurs, il joue un rôle, comme un comédien.
Mais ce film n’est pas un drame sur la vie des écrivains : c’est un vrai bon thriller, impeccablement mené et somme toute assez angoissant. Petit à petit, Mathieu s’installe dans une spirale de mensonges dont il ne peut plus sortir, et cela ne peut mener qu’à un dénouement funeste, quel qu’il soit.
Encore une fois, Pierre Niney est totalement époustouflant dans ce rôle d’un jeune homme perdu, finalement fragile et émouvant. Un film qui met les nerfs à rude épreuve !
Un homme idéal
Yann GOZLAN
2015









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