Les salopes de l’histoire, de Messaline à Mata Hari d’Agnès Grossmann

Toutes les femmes qui font semblant d’être des femmes comme il faut, et il y en a beaucoup, savent que dès que l’on fait tomber le masque pour se montrer sexy et jouisseuse, on prend le risque de se faire traiter de salope.
Même encore aujourd’hui. Certes, c’est dit avec l’œil égrillard et rigolard, mais c’est dit. La liberté sexuelle féminine restent une effronterie. Les femmes qui osent afficher leur désir et leur plaisir font figure d’insolentes.

Il y a longtemps, un ami m’avait rapporté des Etats-Unis un livre dont il était sûr qu’il m’intéresserait beaucoup : un essai sur les plus grandes séductrices de l’histoire. De fait, depuis toujours, j’ai été fascinée par ces figures féminines libres, qui refusaient de se plier au moralisme sexuel mortifère et assumaient leurs désirs de jouir.

En particulier, je voue un amour absolu à Cléopâtre, qui a fait mettre à genoux devant elle deux des hommes les plus puissants du monde à son époque. Inutile donc de vous dire que lorsque j’ai entendu parler de cet essai, je n’ai pas hésité.

Il s’agit donc de huit destins de femmes, que l’histoire (faite par les hommes) a retenues comme étant des « salopes », car leur vie sexuelle fut assez débridée (mais pas plus que celle de bien des hommes) : Cléopâtre, Messaline, la reine Margot, Catherine II de Russie, Jeanne du Barry, Joséphine de Beauharnais, Madame Tallien et Mata Hari.

Cet essai totalement passionnant constitue, à bien des égards, un hymne à la féminité triomphante, qui a ici quelque chose de mythique et de païen : pour citer Huysmans, on peut dire que toutes incarnent la divinité symbolique de l’indestructible luxure, mais au sens où elles célèbrent la vie, le sexe étant pour elle quelque chose de totalement naturel, qui n’a absolument pas à engendrer la culpabilité, contrairement à ce qu’on voudrait nous faire croire depuis des siècles.

Reines ou impératrices ou maîtresses d’hommes puissants, elles sont bien évidemment liées au pouvoir, qu’elles détiennent de fait même lorsque ce n’est pas officiel (everything in the world is about sex, except sex. Sex is about power disait Wilde qui a toujours raison).

Elles sont aussi, pour la plupart, cultivées et raffinées, et les plaisirs de la chair s’inscrivent dans un art de vivre plus vaste, qui pourrait se résumer à la philosophie de « la vie inimitable » (qui est aussi la mienne) de Cléopâtre : « la jouissance de l’esprit et du corps de toutes les façons possibles et imaginables ».

Un voyage historique à la rencontre de femmes fascinantes qui ont, pour certaines, changé le cours de l’histoire ! A ne pas louper !

Les salopes de l’histoire, de Messaline à Mata Hari (lien affilié)
Agnès GROSSMANN
Acropole, 2016

30 réponses à « Les salopes de l’histoire, de Messaline à Mata Hari d’Agnès Grossmann »

  1. Avatar de Camilla

    Cette lecture devrait vraiment me plaire, je note le titre sans hésiter ! 🙂

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  2. Avatar de Marion

    Je suis terriblement tentée !

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  3. Avatar de laurent domergue

    Mon Royaume pour une salope …!!!

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  4. Avatar de Eva

    j’adore cette robe…quelle belle couleur !

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    1. Avatar de Caroline Doudet (L'Irrégulière)

      Oui, mais elle est très indécente 😉

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  5. Avatar de QUENELISSE

    La pire, c’est Messaline !!!

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  6. Avatar de rp1989

    J’aimerai beaucoup avoir et lire ce livre.
    Bisous à toi!

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      1. Avatar de rp1989

        Je n’en doute pas :).

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  7. Avatar de anaverbaniablog
    anaverbaniablog

    Cela a l’air vraiment intéressant. Cela se lit bien même si on a des bases d’Histoire un peu rouillées ? 🙂

    Aimé par 1 personne

  8. Avatar de Cat
    Cat

    Curieuse! je note. Belle journée!!

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  9. Avatar de Moglug

    bon, bon, bon, … je note aussi ! 😉

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  10. Avatar de Mind The Gap

    Si jamais un livre sort sur les connasses de l’histoire contemporaine, j’ai des noms…
    Jolie la pensée de Cléopâtre mais pas facile à appliquer dans la vraie vie…et je n’ose pas imaginer du coup, étant donné qu’elle fut l’une des salopes de l’histoire, ce qui firent les 2 hommes a genoux devant elle dont tu parles…. 😀

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  11. Avatar de gigicou (@gigicou1)

    Et offrir ce livre à un homme , qui aime  » la femme » bonne initiative ?

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  12. Avatar de Pamela, de Stéphanie des Horts | Cultur'elle

    […] temps. Certains l’ont qualifiée de courtisane, d’autres, moins polis, carrément de pute, mais c’est parce qu’elle est avant tout une femme libre, ambitieuse et intelligente, […]

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  13. Avatar de Déshabillons l’histoire de France, de Gonzague Saint Bris | Cultur'elle

    […] écrit pour moi, qui ne suis rien moins que pudibonde, et qu’intéressent au plus haut degré les secrets d’alcôve, pas toujours si secrets d’ailleurs. Et puis, comme chacun sait, la mort tragique de Gonzague […]

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  14. Avatar de Toutes des salopes, d’Adeline Anfray : comment faire d’une insulte un étendard féministe – Cultur'elle

    […] « Salope » est très certainement l’insulte la plus utilisée envers les femmes, qui l’utilisent d’ailleurs elles-même beaucoup ; si le mot a de multiples connotations (personnellement je l’utilise exclusivement pour désigner une femme qui agit avec moi d’une manière que je n’apprécie guère), il est tout de même largement réservé aux femmes un peu trop libres, qui assument leur sexualité et s’habillent comme elles veulent. Nous en avions d’ailleurs déjà parlé. […]

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  15. Avatar de Pamela, de Stéphanie des Horts – Caroline Doudet

    […] temps. Certains l’ont qualifiée de courtisane, d’autres, moins polis, carrément de pute, mais c’est parce qu’elle est avant tout une femme libre, ambitieuse et intelligente, […]

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  16. Avatar de Déshabillons l’histoire de France, de Gonzague Saint Bris – Caroline Doudet

    […] écrit pour moi, qui ne suis rien moins que pudibonde, et qu’intéressent au plus haut degré les secrets d’alcôve, pas toujours si secrets d’ailleurs. En outre, comme chacun sait, la mort tragique de […]

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  17. Avatar de Toutes des salopes, d’Adeline Anfray : comment faire d’une insulte un étendard féministe – Caroline Doudet

    […] « Salope » est très certainement l’insulte la plus utilisée envers les femmes, qui l’utilisent d’ailleurs elles-même beaucoup ; si le mot a de multiples connotations (personnellement je l’utilise exclusivement pour désigner une femme qui agit avec moi d’une manière que je n’apprécie guère), il est tout de même largement réservé aux femmes un peu trop libres, qui assument leur sexualité et s’habillent comme elles veulent. Nous en avions d’ailleurs déjà parlé. […]

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